La plateforme Formula
Tamiya s'est très tôt engagé sur le segment des voitures de Formule 1 à l'échelle 1/10 cette fois, d'où le nom donné par les fans à cette classe de châssis (F pour Formula), bien qu'il ait fallu attendre 1992 pour une dénomination officielle (avec le châssis F102 du modèle 58104 McLaren MP4/6 Honda). Toutefois,Tamiya a rétroactivement nommé la version précédent le F102 en F101.
C'est le troisième modèle produit par Tamiya qui va lancer la série : le kit 58003 Tyrrell P34 Six Wheeler. Le design très particulier de cette voiture a nécessité un tour de force de la part des ingénieurs pour reproduire le système complexe de direction.
Le boxart de la Tyrrell P34 Six Wheeler
Le châssis original
Le mécanisme de direction original
49154 Tyrrell P34 Six Wheeler (2000)
Le châssis de la réédition
Le mécanisme de direction de la réédition
Pour son 3ème kit, Tamiya n'a pas fait dans la simplicité puisque le système de direction est particulièrement complexe. Le pont arrière est quant à lui une adaptation du premier châssis piste moyennent quelques aménagements et une inversion de la position du moteur. Lors de la réédition en 2000 sur châssis F103RS modifié, Tamiya a également dû procéder à une révision complète du train avant, avec toutefois une plus grande simplicité de construction.
Dès lors, Tamiya va décliner des modèles Formule 1 dans sa gamme en faisant évoluer une plateforme dédiée à ces modèles. La première d'entre elles est appelée F1 par les fans et la Tyrrell P34 Six Wheeler en est le premier représentant bien que le design de la partie avant lui soit spécifique.
58010 Ligier JS9 Matra (1978)
58011 Ferrari 312T3 (1979)
58012 Ligier JS9 Matra CS
58019 Williams FW07 CS (1980)
58020 JPS Lotus 79 CS (1980)
58031 Brabham BT50 BMW Turbo CS (1982)
La comparaison directe entre le châssis spécialement adapté pour le double train avant de la Tyrrell P34 et celui de la JPS Lotus n'affiche pas de parenté au premier regard. Hormis le train avant, la conception du reste du châssis est très similaire, notamment le train arrière et la partie centrale du châssis.
58012 Ligier JS9 Matra CS (1979)
Il reste un dernier modèle utilisant cette plateforme F1 : il s'agit d'un pur ovni dans la gamme Tamiya et plus généralement dans le monde du modélisme radio-commandé. Comme dans le cas de la Tyrrell P34 Six Wheeler, il est question d'un châssis qui a été sévèrement adapté pour un usage spécifique et exclusivement réservé à ce modèle unique.
58017 B2B Racing Sidecar (1979)
Le châssis de ce modèle unique
Même s'il peut être nécessaire de faire quelques efforts de concentration, on retrouve sur ce châssis les 3/4 arrière du châssis de la JPS Lotus 79 ce qui en fait par conséquent un digne représentant de cette plateforme. L'avant est quant à lui totalement inédit. Avec ce modèle, Tamiya a réalisé ce qu'on peut considérer comme un concept-car, au même titre que la Tyrrell P34 Six Wheeler en est un autre. En ce qui concerne cet original sidecar, le seul modèle de la gamme à l'échelle 1/8, il est plutôt instable et par conséquent délicat à piloter. Il est toutefois à noter que c'est la reproduction fidèle d'un véhicule qui a réellement existé et remporté des titres mondiaux dans sa catégorie. On peut imaginer que le modèle grandeur nature avait un autre comportement sur la piste...
La vidéo de promotion du B2B Racing Side Car (© Tamiya)
Décidément très actif, Tamiya développe une évolution de sa plateforme dédiée aux voitures Formula dès 1979. Cette nouvelle plateforme F2 (c'est le nom qui apparaît sur la boite et le manuel des modèles) va cohabiter dans la gamme avec la F1 car la stratégie du fabricant est d'ouvrir cette discipline à davantage de public : à l'instar de la Formule 2 par rapport à la Formule 1, le châssis F2 est une version plus économique du F1, comme Tamiya l'annonce dans la vidéo de promotion ci-dessous. Le peu de modèles à utiliser cette plateforme semble toutefois démontrer que le succès commercial ne fut pas à la hauteur des objectifs.
La vidéo de promotion des F1 et F2 (© Tamiya)
La principale différence entre un F1 et un F2 est l'utilisation de davantage de plastique dans la structure du châssis : celui-ci repose en effet sur une poutre en aluminium mais le reste est en plastique.
58013 March 782 BMW (1979)
58014 Martini Mk.22 Renault (1979)
58018 Ralt RT2 Hart 420R (1980)
58030 Honda F-2 CS (1982)
Le châssis F2
Le dessous du F2
Le châssis F2 Competition Special
Le dessous du F2
Cette version F2 ne semble pas avoir séduit le public, que ce soit en comptant le nombre de modèles qui utilisent cette plateforme comme l'engouement des collectionneurs. Tamiya semble avoir fait une dernière tentative en introduisant une version Competition Special 2 ans après les premiers modèles : soit le public n'y a pas été plus sensible qu'aux versions standard, soit il s'agissait d'un baroud d'honneur avant de passer à une prochaine évolution. C'est probablement un mélange des deux hypothèses si l'on considère la gamme de l'époque car il faudra attendre 1986 pour que Tamiya tente à nouveau l'aventure d'un modèle Formule 1 avec le kit 58053 Road Wizard. Car depuis 1983-1984, c'est le marché du buggy qui est en pleine éclosion et la gamme Tamiya le reflète très bien.
Cependant, avant d'aborder le Road Wizard et l'histoire des châssis Formule 1 modernes, un châssis revêt une importance assez caractéristique de la stratégie de Tamiya. Ce châssis ne porte pas de nom officiel, il n'a équipé que 2 modèles, il ne semble pas avoir connu un grand succès commercial et il ne suscite d'intérêt des collectionneurs que grâce aux carrosseries des modèles.
Le dessin du châssis sur la boite
Le support moteur
Les trains avant et arrière
Le châssis
58025 VW Golf Racing Group 2 (1981)
58026 Renault 5 Turbo (1981)
Ce châssis est constitué d'une plaque d'epoxy inspirée des châssis F1 Competition Special, mais unique à ces modèles. La platine radio en aluminium est celle de la première plateforme Competition Special (celle du modèle 58005 de 1978), les fusées en nylon et les trains de pneus proviennent du châssis F1 Competition Special (modèle 58012) tandis que le sauve-servo provient du châssis Racing Master 1 (modèle 58021).
En résumé, il s'agit d'un châssis hybride qui reprend le meilleur des deux premières plateformes de la gamme Tamiya. Le résultat est un châssis à l'échelle 1/12, une sorte de Pan-Car économique et moins aboutie que la série Racing Master, mais dont le comportement en piste s'avère pourtant précis, incisif et rapide.
Malgré de très belles carrosseries, qui sont d'ailleurs le principal attrait de ces modèles pour les collectionneurs, cette plateforme "Lego" ne connaîtra pas le succès escompté et Tamiya l'abandonnera très rapidement puisque les modèles disparaissent des RC Guide Books dès l'édition 1985. Bien que cette plateforme ait une importance commerciale voisine de zéro, au niveau industriel, elle représente la première tentative poussée du fabricant de rationaliser ses coûts de conception et de production.
La vidéo de promotion (© Tamiya)
Conclusion sur la plateforme des premières Formule 1
Très tôt, Tamiya a investi le segment F1 dont le châssis offrait un design assez proche de celui de sa toute première plateforme. Cependant, la plateforme F1 évoluera rapidement pour offrir des performances tout à fait intéressantes pour l'époque, notamment une rapidité et un niveau d'adhérence (grâce aux pneus mousse) assez remarquables.
Très tôt également, Tamiya s'est préoccupé de l'entrée de gamme, c'est à dire de l'accessibilité de la discipline à un plus large public, notamment en développant la variante F2 qui ne semble pourtant pas avoir connu un grand succès commercial. Déjà, le recours plus intense au plastique en remplacement du métal permettait à la fois de diminuer les coûts, mais aussi de rapprocher la ligne de production RC du savoir-faire de Tamiya dans l'injection plastique. La dernière plateforme utilisée par les VW Golf et Renault 5 Turbo est la première tentative à grande échelle de Tamiya pour mélanger des pièces issues de différents châssis pour en créer un nouveau, là aussi sans que cela semble avoir été un succès commercial malgré les performances tout à fait correctes des châssis.
Tamiya va prendre un peu de distance avec le marché des F1 durant quelques années pour consacrer l'essentiel de ses efforts sur les buggys qui sont en plein essor. Mais ces quelques années de recul vont permettre un retour en force avec la création d'une nouvelle génération de châssis qui va se révéler extrêmement novatrice au point de définir la F1 en RC jusqu'à nos jours.
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