La plateforme Hotshot

Retour en 1985 avec le lancement du Hotshot par Tamiya. Je tiens à préciser que le nom que j'ai choisi pour cette plateforme n'est ni le nom officiel de cette série de châssis, ni celui que les fans lui ont attribué parce que cette plateforme ne porte tout simplement aucun nom. Il n'en demeure pas moins qu'elle est très importante dans l'histoire de la marque car il s'agit des premiers buggys 4 roues motrices de Tamiya et parce qu'ils ont activement contribué à développer le marché des buggys pendant toute la deuxième moitié des années 80.

La première génération de la plateforme a été déclinée avec 3 variantes de suspension :

  • 1 seul amortisseur par train
  • 1 seul amortisseur avant et 2 amortisseurs arrière
  • 2 amortisseurs par train

 

Le châssis du Hotshot

Tamiya 5847 Hotshot Chassis

Le châssis du Supershot

Tamiya 5854 Supershot Chassis

Le châssis du Boomerang

Tamiya 5855 The Boomerang Chassis

Le châssis du Bigwig

Tamiya 5857 The Bigwig Chassis

Les trains du Hotshot

Tamiya 5847 Hotshot Drivetrains

Les trains du Supershot

Tamiya 5854 Supershot Drivetrains

Les trains du Boomerang

Tamiya 5855 The Boomerang Drivetrains

Les trains du Bigwig

Tamiya 5857 The Bigwig Drivetrains

58047 Hotshot (1985)

Tamiya 5847 Hotshot

58054 Supershot (1986)

Tamiya 5854 Supershot

58057 The Bigwig (1986)

Tamiya 5857 The Bigwig

58047 Hotshot

Tamiya 5847 Hotshot

 

Vidéo de promotion du Hotshot (© Tamiya)

Vidéo de promotion du Bigwig (© Tamiya)

 

Pour bien comprendre le Hotshot qui sort en avril 1985, il faut le replacer dans son contexte : à l'époque, il existe très peu de buggys électriques à 4 roues motrices. En fait, il en existe surtout un, le Kyosho Progress 4WDS sorti en 1984 :

 

Kyosho Progress 4WDS (1984) (© Kyosho)

Kyosho Progress

Kyosho Optima (1985) (© Kyosho)

Kyosho Optima

 

Le Progress 4WDS est le premier buggy électrique à 4 roues motrices de Kyosho, et me semble-t'il du marché : transmission par chaîne, 4 roues motrices et directrices, un amortisseur unique sur le train avant, suspensions à bras tirés sur le train arrière. Le Progress 4WDS sera notamment suivi du Gallop (toujours en 1984) qui apporte plusieurs améliorations mais qui conserve les mêmes caractéristiques techniques. 

Lorsque le Hotshot sort début 1985, c'est un modèle qui surclasse les performances des modèles existant chez Kyosho. Néanmoins, l'architecture même du châssis n'est pas prévue pour en faire un modèle de compétition : son caisson central protège très bien l'électronique (comme la baignoire des SRB le faisait auparavant) mais il pose de sérieux problèmes pour accéder aux composants, notamment le quartz de réception. Par ailleurs, il n'existe pas encore de véritable catégorie pour les buggys électriques 4x4 en compétition. Dans tous les cas, l'arrivée de l'Optima (a priori, seconde moitié de 1985) coupe court à toute velléité du Hotshot : adieu les 4 roues directrices, la suspension arrière à bras tirés et l'amortisseur unique à l'avant qui étaient caractéristiques des Progress et Gallop. Dès sa sortie, l'architecture beaucoup plus moderne de l'Optima en fait le châssis de référence en compétition, en attendant que la concurrence n'arrive en force dans cette nouvelle catégorie.

Un des modèles de cette série possède une caractéristique particulière, hormis son esthétique... futuriste : le Bigwig est en effet le modèle qui célèbre les 10 ans de Tamiya dans le modélisme radio-commandé. La carrosserie est l'oeuvre de Takuya Yura, un célèbre désigner japonais de carrosseries de vraies voitures de courses à l'époque. Le châssis comporte également quelques caractéristiques uniques : un logement d'accu spécifiquement aménagé pour accueillir des accus de 8.4V et le fameux moteur RX540VZ Technigold.

L'architecture du Hotshot va également donner naissance à un buggy 2 roues motrices que Tamiya va proposer comme une alternative plus haut de gamme et plus performante que la gamme Grasshopper :

 

 (1985)

Tamiya 5851 The Fox

Le châssis

Tamiya 5851 The Fox Chassis

Les trains avant et arrière

Tamiya 5851 The Fox Drivetrains

La transmission

Tamiya 5851 The Fox Gearbox

 

Vidéo de promotion du Fox (© Tamiya)

Mon Fox en action

 

Le Fox est l'unique représentant de cette série dérivée du Hotshot : non pas parce qu'il s'est mal vendu, mais probablement parce que la demande la plus importante à l'époque se situait soit sur la gamme Grasshopper en entrée de gamme, soit sur l'Associated RC10 en compétition. Par ailleurs, le prix d'achat d'un Fox était pratiquement égal à celui d'un buggy à 4 roues motrices comme le Boomerang et la majorité des gens préféraient fort logiquement les 4 roues motrices.

Petite digression concernant les fameux amortisseurs hydrauliques jaunes introduits par le Fox en 1985 : il ne s'agissait pas des premiers amortisseurs à bain d'huile constant sur le marché, mais des premiers qui soient à la fois performants, fiables et qui ne fuyaient pas tout en restant d'un tarif abordable. Leur design général n'a d'ailleurs pas vraiment évolué depuis cette époque, preuve que leur conception était particulièrement réussie. Toutefois, il existe deux versions de ces amortisseurs jaunes :

  • celle de la première série de production du Fox
  • celle qui équipera ensuite la majorité des Fox et qui sera utilisée sur tous les modèles à venir jusqu'à nos jours, quelle que soit leur couleur

La première version

Tamiya 5851 The Fox Hydraulic Dampers v1

La version la plus répandue

Tamiya 5851 The Fox Hydraulic Dampers v2

La version actuelle (50520)

Tamiya 50520 CVA Short Shock Unit Set II

 

La différence entre la toute première version et celle qui va la remplacer après quelques mois de production se situe au sommet du piston de l'amortisseur. Initialement, c'est un piston libre et un ressort qui permettaient d'assurer le léger déplacement vertical du volume d'huile lorsque l'amortisseur est compressé. Son évolution remplace ce système par une membrane en caoutchouc qui assure exactement la même fonction, probablement avec davantage de souplesse et donc d'efficacité. La génération actuelle apparue sur le modèle 58068 Lotus Honda 99T en 1987 (toujours de couleur jaune à l'époque) apporte essentiellement une modification du joint d'étanchéité à la base du cylindre, mais surtout l'utilisation d'olives comme embase pour le ressort. Cette dernière amélioration permet de faire varier la longueur de la chape inférieure de quelques millimètres : ceci fait donc varier la longueur totale de l'amortisseur dans la même proportion et permet de l'adapter à davantage de systèmes de suspension sur les différents châssis.

Pour un dernier baroud d'honneur, Tamiya va ré-utiliser la base Hotshot en 1987 sur deux modèles : le premier est présenté comme la version 2 du célèbre Hotshot, le second est un Boomerang avec une nouvelle carrosserie.

 

58062 Hotshot II (1987)

Tamiya 58062 Hotshot 2

58066 Super Sabre (1987)

Tamiya 58066 Super Sabre

 

Le Hotshot II est bien une version améliorée du Hotshot : le système de suspension simplifié reprend les nouveaux amortisseurs CVA introduits par le Fox mais cette fois en couleur rouge, mais surtout, une trappe permet désormais d'accéder facilement aux composants électroniques situés à l'intérieur du châssis, sans avoir besoin d'un tournevis pour démonter la moitié du châssis. Cela ne modifie en rien les performances du châssis et au final, ces améliorations ne feront pas du Hotshot II un modèle qui se vendra bien. Au contraire, sa sortie tardive fait qu'il passe un peu pour anonyme dans la série. Quant au Super Sabre, il sort un mois avant la seconde génération de la plateforme : difficile de savoir pourquoi il n'a pas été proposé plus tôt comme une alternative au Boomerang. Lui non plus ne marquera pas les esprits à l'époque, ni les ventes a priori.

Fin 1987, Tamiya introduit  donc la seconde génération de la plateforme Hotshot qui sera déclinée en 2 variantes : amortisseur unique ou double amortisseur classique à l'avant.

 

Le châssis du Thunder Shot

Tamiya 58067 Thunder Shot Chassis

Les trains du Thunder Shot

Tamiya 58067 Thunder Shot Drivetrains

Le châssis du Terra Scorcher

Tamiya 58075 Terra Scorcher Chassis

Les trains du Terra Scorcher

Tamiya 58075 Terra Scorcher Drivetrains

58067 Thunder Shot (1987)

Tamiya 58067 Thunder Shot

58073 Thunder Dragon (1988)

Tamiya 58073 Thunder Dragon

58075 Terra Scorcher (1988)

Tamiya 58075 Terra Scorcher

58078 Fire Dragon (1989)

Tamiya 58078 Fire Dragon

58067 Thunder Shot

Tamiya 58067 Thunder Shot

58078 Fire Dragon

Tamiya 58078 Fire Dragon

 

Vidéo de promotion du Thunder Shot (© Tamiya)

Vidéo de promotion du Terra Scorcher (© Tamiya)

 

Les modifications apportées sur cette seconde génération de la plateforme Hotshot améliorent grandement le comportement des modèles par rapport à la précédente génération. C'est essentiellement au niveau du train avant que les différences sont notables, notamment avec un plus grand débattement et une plus grande souplesse de fonctionnement. Néanmoins, cette seconde génération de châssis reste destinée à un usage loisir, Tamiya ayant d'autres plans pour le secteur compétition.

Le marché est toujours en plein âge d'or des buggys, donc les ventes restent très bonnes pour cette nouvelle génération, d'autant plus que Tamiya propose des carrosseries "dragon" sur deux des modèles pour répondre à une mode manga très forte au Japon.

 

Conclusion sur la plateforme Hotshot 

La série initiée par le Hotshot en 1985 est un grand succès pour Tamiya : ces buggys à 4 roues motrices qui occupent le milieu de gamme sont très prisés tandis que les buggys 2 roues motrices de la série Grasshopper occupent l'entrée de gamme. Dans les deux cas, Tamiya règne littéralement en maître sur le marché : au cours de cette seconde moitié des années 80, Kyosho s'oriente davantage sur le haut de gamme destiné à la compétition et il n'y a guère que Marui et Nichimo pour affronter Tamiya sur ces segments de marché.

La deuxième génération n'apportera finalement pas grand'chose de nouveau, bien que les modèles soient intéressant et qu'ils se soient, eux aussi, très bien vendus : certes, le comportement des châssis est plus efficace, mais il semble évident que Tamiya n'a finalement donné qu'un coup de "lifting" à sa gamme de buggys 4 roues motrices. Si l'on ne connaissait pas la suite de l'histoire de Tamiya, on pourrait croire que le fabricant s'endort sur ses lauriers en rafraîchissant une plateforme déjà vieillissante.

 

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