Finalisation de la préparation du châssis
La finalisation du châssis consiste à installer l'électronique et à tout câbler. Je suis bien entendu parti sur un variateur électronique (TEU-101BK) et j'ai choisi le plus gros récepteur que j'avais en stock. La raison de ce choix est simple : le Road Wizard F1 possède une platine assez vaste, ce qui n'est pas le cas de beaucoup de châssis. Donc autant en profiter pour prendre mes aises. Oui mais voilà : avoir de la place, c'est bien, encore faut-il trouver comment ranger les câbles. Hormis sur quelques rares châssis dans ma collection, il s'avère que je consacre énormément de temps à cette opération. Car la difficulté de l'exercice peut se résumer de la manière suivante :
- choisir le bon emplacement pour chaque composant (si l'espace disponible sur le châssis le permet)
- passer les câbles en essayant de respecter une séparation entre les câbles de puissance (moteur, variateur) et les câbles radio
- caser les câbles sous la carrosserie moulante pour ne pas la déformer
- conserver un accès au quartz de fréquence pour un éventuel changement au bord de la piste (optionnel dans le cas d'un modèle vintage)
- veiller à ce qu'aucun câble n'entrave une pièce en mouvement ou ne touche une source de chaleur
- veiller à ce que tous les câbles restent en place (et ne finissent pas par toucher le sol par exemple)
- faire en sorte que le branchement de l'accu reste facilement accessible
Après la théorie, la mise en pratique :
Nous sommes d'accord : ça ne semble pas particulièrement rangé à première vue . Et pourtant, c'est le meilleur résultat que j'ai obtenu après plus de 6 heures de réflexion et d'innombrables essais.
Les principales difficultés :
- l'accu est pratiquement aussi large que la carrosserie à cet endroit
- la carrosserie repose pour partie sur la platine de l'accu, laissant à peine plus d'un centimètre en plus de l'emplacement du récepteur
- la liaison variateur-accu pose le problème de garder la prise accessible mais également d'empêcher que les câbles ne touchent le sol
- le récepteur gêne toutes les connexions des câbles de puissance mais ne peut être placé ailleurs du fait de la position de l'antenne
Voici l'installation que Tamiya préconise dans le manuel du Road Wizard F1 (sur la base d'un variateur mécanique qui plus est) :
La prise de l'accu n'est pas vraiment accessible et c'est précisément l'une des choses que je souhaitais améliorer dans mon installation. Par ailleurs, l'une des bandes de nylon assurant la rétention de l'accu sert à caler le câble pour éviter qu'il ne touche le sol. Je n'ai pas réutilisé cette astuce sur mon montage puisque l'une des bandes de nylon enserre le câble de l'accu pour le maintenir en place. Voici donc la même vue ou presque avec mon installation :
L'inversion de l'accu sur mon installation n'est pas volontaire : au cours des multiples essais, j'ai inversé l'accu à plusieurs reprises. Le résultat final s'est mis en place avec l'accu dans ce sens, mais ça ne répond à aucune logique particulière. Vous noterez au passage que le châssis est désormais propre et non plus aussi crasseux que sur les premières photos de cet article .
La partie châssis étant à présent terminée, passons à la carrosserie du Road Wizard F1.
La carrosserie du Road Wizard F1
Après inspection, la carrosserie est en très bon état, il ne lui manque qu'un petit rafraîchissement de la décoration. J'ai toutefois constaté un défaut : le précédent propriétaire a mal découpé la carrosserie dans sa partie arrière comme illustré ci-dessous.
Initialement, j'avais l'intention d'ôter tous les autocollants et de les remplacer par une planche neuve acquise récemment. Or après une vérification plus minutieuse, je me suis rendu compte que la planche du Road Wizard F1 est particulière : bien que la livrée JPS du modèle 58020 JPS Lotus 79 soit très semblable, la forme et les dimensions des autocollants ne sont pas les mêmes.
En conséquence, je me suis contenté de compléter les quelques éléments manquants en adaptant les autocollants de la planche dont je disposais. Voici donc le résultat final :
Il faut noter que la livrée JPS sur ce modèle est de couleur crème et non pas dorée : à ma connaissance, c'est également le cas de la livrée présente sur le modèle 58020 JPS Lotus 79.
Première sortie avec le Road Wizard F1
Avant même de poser les roues sur la piste, il se dégage une impression générale de grande fragilité lorsqu'on tient le Road Wizard F1 en main. Difficile de l'illustrer en photo, mais cette fragilité semble s'imposer comme la principale caractéristique de ce modèle.
Son poids de 1030g en ordre de marche y est peut être pour quelque chose, à comparer aux 1130g du F102 de ma Footwork FA-13 alors que le Racing Master à l'échelle 1/12 de ma Toyota Tom's 84C ne pèse que 990g dans les mêmes conditions.
J'ai la chance d'avoir différents modèles dans ma collection mais aucun ne m'a jamais autant inquiété : certains ont des défauts avec plus ou moins de conséquences sur la fiabilité générale, parfois c'est la carrosserie qui rend anxieux. Paradoxalement, hormis la fixation de l'aileron arrière, c'est la carrosserie qui donne la plus grande impression de solidité sur le Road Wizard F1 !
C'est le manque de rigidité du châssis qui me semble particulièrement préoccupant. Sur son cousin F102, le châssis inspire confiance tout en laissant un point de flexion au niveau du pod arrière pour la suspension. Même constat sur le Racing Master 6 : l'ensemble est rigide, toujours avec un point de flexion à la jonction du pod arrière. Sur le Road Wizard F1 en revanche, le châssis vrille sur toute sa longueur : étrangement, c'est à l'arrière que le châssis semble le plus rigide, peut être à cause de la présence de l'accu. Rien d'étonnant donc à ce que la plaque d'epoxy qui renforce le châssis de la Williams FW11B soit beaucoup plus imposante que sur le Road Wizard F1.
La question est maintenant de savoir quelle influence cela peut avoir sur le comportement du Road Wizard F1... en priant pour que l'impression de fragilité ne reste qu'une impression. Je dois donc avouer que c'est avec une certaine appréhension que j'ai posé mon Road Wizard F1 sur la piste pour ses premiers tours de roues.
Ca y est, mon Road Wizard F1 est enfin de retour sur le tarmac. Tout est branché, vérifié et paré pour mettre les gaz : doucement, j'appuie sur la gâchette et je joue avec le volant. Intéressant : après quelques mètres, j'ai déjà une idée assez précise du comportement de ce modèle. Très directif et précis, très rapide et très facile à contrôler : un vrai bonheur, une sensation de pilotage très comparable à celle de ma Toyota Tom's 84C, mais avec cette désagréable impression de fragilité en filigrane, bien que l'importante flexibilité du châssis ne se ressente pas du tout dans le comportement du Road Wizard F1.
De fait, le Road Wizard F1 démontre un comportement extrêmement moderne pour un châssis de 1986 et les différences par rapport à ses successeurs se ressentent avant tout à cause de l'appréhension liée à son âge, sa rareté et la fragilité apparente. Au cours de la session, je n'ai heureusement eu aucun problème à déplorer et un examen attentif une fois de retour à la maison n'a montré aucune séquelle.
En résumé, le Road Wizard F1 est bien l'ancêtre de toutes les F1 modernes chez Tamiya : son comportement est étonnamment moderne et précis. A mon avis, le comportement affiché par le châssis permettrait d'installer un moteur plus puissant (type Sport Tuned voire mieux) sans que cela soit déraisonnable : en revanche, je doute très fortement que le support moteur puisse supporter une telle charge sans éclater en miettes (sans même envisager la moindre faute de pilotage qui serait à n'en pas douter fatale). Quoi qu'il en soit, mon Road Wizard F1 conservera son Mabuchi 540 et sera piloté avec beaucoup de précaution : je persiste à considérer que ce châssis est l'un des plus fragiles de ma collection et il n'est pas question de prendre le moindre risque.
En complément, je vous invite à lire l'article sur ma Williams FW11B qui a succédé au Road Wizard F1. Si le Road Wizard F1 est incontestablement le précurseur de toutes les Formules 1 modernes dans la gamme Tamiya, plusieurs modifications essentielles font de la Williams FW11B un modèle tout aussi important.
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