Ferrari F2001

Malgré sa transmission intégrale surréaliste (voire hérétique) pour une Formule 1, le châssis F201 m'a toujours attiré pour le défi technique qu'il représente. Bien que ne faisant pas partie de ma liste de recherches "prioritaires", je suis tombé sur une occasion qui correspondait à mes attentes.

Quelques clics et une livraison plus tard, cette Ferrari F2001 faisait son entrée dans ma collection.

La famille de la Ferrari F2001

Le châssis F201 est né en 2002 pour s'éteindre dès l'année suivante : apparemment, le concept d'une Formule 1 à 4 roues motrices n'aurait pas séduit le public.

D'origine, Tamiya avait richement doté ce châssis : différentiels à billes, amortisseurs hydrauliques, moteur Sport Tuned, biellettes réglables et un set complet de roulements à billes. De plus, le kit 58294 était livré avec 2 carrosseries dont une avec un effet carbone tandis que la version limitée 49336 embarquait une belle brochette d'options (dont la carrosserie effet carbone).

Malgré ces atouts, la carrière du châssis F201 aura été très brève :

• la réglementation de la catégorie F1 n'autorise que des modèles en 2 roues motrices : toute possibilité de l'aligner en compétition officielle était donc exclue.
• le prix d'un modèle sur châssis F201 était environ 30% plus élevé qu'un modèle équivalent sur châssis F103. 
• du fait de sa transmission intégrale, les roues d'un châssis F201 sont spécifiques.

Bien entendu, la question d'un châssis Formule 1 en 4 roues motrices peut choquer les fans de la discipline. A ce sujet, je me suis plongé il y a quelques mois dans un article très intéressant écrit par M. David Jun sur Tamiya USA et c'est ce qui m'a décidé à faire entrer ce modèle dans ma collection. Pour ceux qui ne connaîtraient pas le monsieur, il s'agit du 1er pilote à avoir remporté une manche du championnat ROAR (ie USA-Canada) avec un TA-03F Pro en 1997... face à des pilotes "usine" d'autres marques. Tamiya lui rendra d'ailleurs hommage quelques temps plus tard avec le modèle 58200 TA-03F Pro David Jun Edition. 

Donc, quand le monsieur donne son avis sur le châssis F201, ça mérite d'y consacrer un peu d'attention. Extrait (traduit par mes soins) : 

La suspension est basée sur le même principe que les vraies voitures de Formule 1. La suspension indépendante aux 4 roues et à double triangulation ressemble et fonctionne exactement comme les vraies, jusqu'aux biellettes de suspension et au système de basculeurs (...)
Alors que les puristes pourraient s'élever contre un châssis Formule 1 à 4 roues motrices, d'autres pourraient rétorquer qu'un tel châssis serait davantage dans le domaine du possible qu'une voiture 2 roues motrices dotée d'un axe rigide, d'un T de suspension et de ressorts hélicoïdaux. Globalement, le châssis F201 est le châssis Formule 1 le plus réaliste que Tamiya a jamais produit. 

Source et texte original : TamiyaUSA 

Après lecture de l'article au complet, re-lecture, re-re-lecture etc, je me suis posé la question suivante : se pourrait-il que le F201 ne soit pas une erreur de casting chez Tamiya ? J'avoue que je faisais partie de ceux qui se demandaient quelle mouche avait pu piquer Tamiya pour sortir une Formule 1 à 4 roues motrices. Surtout quand la réglementation officielle le condamnait à ne rouler que sur des parkings de supermarchés... Et si Tamiya n'avait jamais prétendu faire du F201 le successeur du F103, notamment en compétition ? Après tout, si son nom est F201 et non pas F104, il y a peut être une raison. Et si le F201 était un nouvel exercice de style comme les ingénieurs de Tamiya savent les faire ? Pensez à la Porsche 959 par exemple...

Ma Ferrari F2001 à son arrivée

Voici le modèle tel que je l'ai découvert à l'ouverture du colis :

A première vue, aucun problème particulier qui n'ait été précisé par l'ancien propriétaire : le modèle a bien roulé comme en attestent les griffures sous le châssis et l'état des pneus. La carrosserie est en bon état général, malgré la présence d'une cassure qui m'avait été signalée juste à côté du pilote (non visible sur les photos, et a priori pas trop difficile à masquer).

Aussitôt, j'ai ressenti une furieuse envie de démonter entièrement ce modèle. Non pas parce que j'avais repéré des erreurs de montage, pas davantage par sadisme, mais parce que l'architecture du châssis m'a tout de suite plu. Difficile d'expliquer pourquoi : c'est la première fois qu'un modèle me fait cet effet depuis mon XR311. Ces deux photos vous expliqueront peut être pourquoi :

Une véritable usine à gaz modélistique . Que du bonheur : des basculeurs, des différentiels et des biellettes, plein de biellettes, le tout miraculeusement disposé avec soin dans un bloc si compact qu'il ne semble pas rester un millimètre d'espace vide.

Vue éclatée du châssis F201

Malgré mon impatience, j'ai sagement attendu de recevoir quelques pièces complémentaires avant d'entreprendre le démontage. Devant ce bloc compact, je n'ai pas cherché à comprendre comment l'ensemble fonctionnait : j'ai consciencieusement dévissé tout ce qui pouvait l'être, couche après couche.

Deux heures et demie de démontage  : certes, j'avoue avoir parfois passé un peu de temps à réfléchir comment démonter certaines parties qui étaient encore maintenues par des vis que je n'avais pas encore repérées. J'avoue aussi que je n'ai pas ouvert la notice pour suivre les étapes dans l'ordre inverse (ce qui aurait été intelligent). Mais tout de même : 2h30 ! Pratiquement deux fois plus de temps que je n'en mets pour remonter entièrement mon M-03 les rares fois où je fais une maintenance intégrale (c'est à dire moins d'une fois par an ). 

Je m'y attendais et c'est bien ce que j'ai trouvé : le F201 est une usine à gaz modélistique. Malgré un démontage sans réellement prêter attention à la mécanique, j'ai tout de même repéré quelques assemblages d'anthologie. Le montage va être épique .