"Wild" Willy
L’un des plus charismatiques pilotes, l’un de ceux ayant la plus longue et la plus fameuse carrière est Willy. Homme à femmes, bon vivant, blagueur, c’est vers deux heures du matin que cette légende vivante m’a donné rendez vous dans une boite Londonienne.
Nom : |
Willy "Wild" Willy 58035 Wild Willy Willys M38 (1982) |
NDLR : à mon arrivée à la porte du club "The Pink Pussy", deux Golgoths m’arrêtent et me demandent ce que je viens faire ici. Je leur réponds que je suis venu faire un Tennis, mais malgré ma pratique régulière des arts martiaux, je comprends vite qu'il vaut mieux laisser tomber l’humour pour préserver mon intégrité physique. J’annonce avoir rendez vous avec Monsieur Willy. Les deux Schwarzy se regardent, l’un d’eux sort un carnet de sa poche et blêmit. Il bafouille quelques excuses et m’accompagne jusqu’en bas des escaliers un peu crasses de la boite. Lorsque il écarte le rideau en velours épais, je découvre une boite à l’ambiance sixties purement niquédélique digne d’une scène d’Austin Powers. Dans un salon privé, j’aperçois Willy, le teint hâlé et le crâne rasé. Vêtu d’un pantalon baggy et d’une chemise à 500$, il porte un logo Jeep en or autour de son cou et une montre chronographe mécanique pavée de diamants. Il m’attend affalé sur un divan en skaï argenté, sirotant du champagne hors de prix, entouré de trois filles dévoilant sans complexe leurs fortes p...ersonalité.
Bonjour Monsieur Willy, je viens pour...
Willy : Heyyy !!!! BaraToZ, assieds-toi et prends une coupe ! Laisse tomber les "Monsieur" et appelle-moi Willy !
Ok Willy, je viens pour l’interview pour les lecteurs du site Black Hole Sun.
Willy : Hein ? C’est quoi ça Black Hole Sun, une revue porno ? J’connais pas !
NDLR : je fais une tête de 3 kilomètres.
Ahhhh... Allez mec, je te taquine... ok... allez on démarre l’interview (NDLR : à mon grand regret il chasse nos amies à forte personnalité qui s’éloignent en se dandinant et en poussant des petits gloussements)
Que veux tu savoir mec ?
J’aimerais que tu nous parles un peu de toi, d’où tu viens et ce qui t’a amené au pilotage professionnel.
Willy : Ok mec ! Ma mère est Chinoise et mon père est Jamaïcain. Ils vivent ensemble au Pérou, je vais les voir tous les ans quand la saison des courses est terminée. Du coup j’ai été élevé à la Jamaïque jusqu'à mes 22 ans. Je ne suis pas trop allé à l’école mais j’ai appris à conduire et à réparer n’importe quel véhicule dans n’importe quel état.
Quel destin ! Partir de là et arriver à être une des plus grandes stars des pilotes Tamiya. Tu as dû te battre pour en arriver là...
Willy : Ecoute mec, je vais être honnête avec toi, ça ne s’est pas passé exactement comme ça.
Je te raconte : une équipe de chez Tamiya était en Jamaïque à la fin des années 70 et grâce à un pote j’avais été engagé pour être leur assistant. Ils avaient loué des Jeep pour transporter le matériel et tracter les remorques des prototypes qu’ils essayaient sur place dans le sable.
Ces gars étaient sympas mais un peu coincés, alors j’ai décidé de leur faire visiter le pays en profondeur... Avec l’équipe, nous avions pris une Jeep afin de nous rendre au fameux club "Baobab Disco 2000". Là, mon sens du rythme et mon bagout nous ont permis de rapidement faire connaissance avec une demi-douzaine de Suédoises en vacances. Nous avons commandé des bouteilles et tout naturellement fait la fête avec elles toute la nuit. On ne parlait pas trop bien la langue mais dans ces moments-là, on se comprend toujours. Sur le coup de cinq heures, nous leur avons proposé de rentrer au campement leur montrer les véhicules prototypes.
Tout se serait bien déroulé si leurs copains, des membres de l’équipe Nationale de Suède de Hockey sur glace, n’avaient pas débarqué à ce moment là. Le plus grand d’entre eux conduisait une grosse et puissante Lamborghini Cheetah et semblait très en colère.
Qu’avez-vous fait ?
Willy : Prenant mon courage à deux mains, j’ai suggéré à mes comparses une fuite immédiate. Nous avons donc sauté dans la Jeep et tenté de les semer. Toute la nuit j’ai tourné dans la campagne, dans les villes, dans les champs, prenant les trottoirs, sautant sur les bosses, virant sur les roues arrières, tentant de brusques changements de direction et manquant de me renverser sans arrêt. Apres des heures de course poursuite, au petit matin, nos amis Suédois décidèrent de lâcher prise pour le plus grand soulagement de mes passagers qui n’arrêtaient pas de répéter "Willy tu es un sauvage, Willy tu es un sauvage" tout en se tordant de rire !
C’est suite à cet incident que l’équipe Tamiya, considérant que je les avais sauvé d’une sacrée rouste, me surnomma "Wild" Willy et me proposa de venir exercer mes talents en tant que pilote.
Quelle aventure extraordinaire ! Que s’est-il passé une fois arrivé au siège Tamiya ?
Willy : L’anecdote m’ayant déjà donné une petite notoriété, ils m’ont directement proposé un contrat de pilote exclusif avec véhicules à mon nom et couverture médiatique pour une durée indéterminée, le tout assorti d’un salaire confortable. J’ai pu ainsi participer à des milliers de shows officiels sur des milliers de pelouses, de parkings ou de plages !
La légende Willy était née !
Que peux tu nous dire sur la technique employée sur tes véhicules ?
Willy : Oh mec, je pense que la technique importe peu ! Ce qui est important c’est le fun que tu prends en conduisant. Je vois aujourd’hui les jeunes se prendre la tête avec leurs accus LiPo et leur vitesse de pointe, mais moi je dis c’est pas la vitesse qui compte, c’est la technique !
Pas vrai les filles ! (Il lance un clin d’oeil à nos amies à forte personnalité qui acquiescent en gloussant).
Permets-moi une question un peu personnelle, mais à presque cinquante ans aujourd’hui, tu ne t’es jamais marié ?
Willy : Hmm... tu sais, quand tu as eu une vie de star comme moi, c’est difficile de se poser. A une époque, j’ai rencontré une fille extraordinaire. Tu dois la connaître, elle s’appelait Vanessa. J’avais dû la former au pilotage d’un Monster Truck pendant trois mois au Japon. Elle avait du talent, des jambes interminables et en plus, elle savait manier le volant. Elle n’avait pas son pareil pour la faire se cabrer. Je parle de la voiture hein ! Je l’ai toujours un peu regrettée.
Que s’est-il passé ?
Willy : Elle était amoureuse d’un autre pilote. Un gars sérieux, très appliqué et un peu austère qui l’attendait aux Etats-Unis je crois. Il a sans doute mieux valu que ça se passe comme ça tu sais... J’ai entendu dire qu’elle fait encore des Shows avec son Monster Truck jaune, mais par contre je n’ai plus jamais entendu parler de l’homme qu’elle aimait.
N’as-tu jamais regretté de ne pas avoir été un véritable pilote comme Paranoid Perry, Fabulous Frey, Levy Lancaster...
Willy : Tu sais mec, l’important c’est de s’éclater dans la vie. Si c’est pour courir après les titres et finir névrosé comme ce fou de Paranoid Perry...
Et puis rares sont ceux qui ont duré autant que moi... qui se souvient aujourd’hui de Bullit Benny ou d’Arnold Applewhite !
Quels sont tes meilleurs souvenirs en course ?
Willy : Il y en a trop ! Chaque sortie a été un événement inoubliable. Grâce à moi, chaque brin de pelouse, chaque lopin de terre devient un circuit international ! Et puis tu sais, derrière chaque accu vidé, il y a un sourire d’enfant (ou d’adulte) et c’est ça le plus important.
C’est pour ça que Willy sera toujours Willy et que j’aurais toujours ma place au paradis des pilotes de légende.
Merci à toi Willy. Ta vie est une belle histoire. Je m’en vais me coucher, j’ai quelques packs d’accus à vider demain.
Finalement, Willy insistant et ne voulant pas faire passer les Français pour des gens mal élevés, je suis resté quelques heures de plus dans la boite afin de tenir compagnie aux amies de Willy et participer aux bonnes relations Franco-Britanniques.
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