Premières sorties avec le Toyota Mountain Rider
Après plusieurs mois d'un passionnant assemblage, après de nombreux tests dans l'appartement (parfois pour valider une étape, le plus souvent pour "voir" l'avancement ou jouer avec "tester" les lumières ), j'ai patienté jusqu'aux premières éclaircies du printemps pour emmener le Mountain Rider faire ses premiers tours de roues à l'extérieur. Mais tout d'abord, une petite série de photos prises au club avec les roues d'origine :
Merci Olivier !
Avec les pneus d'origine, le Mountain Rider doit se contenter d'évolutions simples en mode démonstration sur un sol relativement plat. En effet, les pneus sont tellement durs que l'adhérence est fortement compromise : en revanche, le modèle pourra évoluer sur des dizaines de kilomètres de bitume avant que la moindre trace d'usure ne soit perceptible sur les pneus. Néanmoins, même dans ces conditions peu favorables, le pilote prend plaisir à regarder le modèle évoluer, à changer de rapport et à activer le système de lumières depuis la radio. Cependant, même dans ces conditions, il est nécessaire de rester prudent : la vitesse atteinte par le modèle en 2ème et 3ème rapports suffit pour que le modèle finisse sur le toit en cas de virage un peu trop serré.
A présent, changement d'environnement : le Mountain Rider part en randonnée avec ses roues options.
Pour une fois, je trouve que les photos traduisent assez fidèlement l'impression ressentie au moment où je les ai prises : une fois placé dans un environnement naturel, le Mountain Rider est bien présent. Alors que j'ai parfois du mal à photographier mon Mitsubishi Pajero de telle manière qu'il ne semble pas "perdu" dans l'image, le Mountain Rider semble s'imposer dans la végétation qui l'entoure. Bien entendu, le châssis 3 Speed est un peu plus imposant qu'un CC-01 et les grosses roues contribuent certainement à cette impression : néanmoins, l'effet est assez notable et saisissant pour être immédiatement perceptible.
Question roulage, certains pourraient comparer le Mountain Rider à une brique avec une suspension souple comme une jambe dans le plâtre et avec la capacité de franchissement d'une enclume. Sans compter son sens de l'équilibre comparable à celui d'un culbuto dont la tête aurait été lestée par mégarde. Honnêtement, ce n'est pas faux si l'on ne considère le modèle que sous l'angle de la performance. Or justement, "performance" et "3 Speed", c'est un peu comme "Jean Claude Van Damme" et "philosophie" dans la même phrase : un grand écart périlleux .
C'est pour cela que l'assemblage de cette merveilleuse mécanique est aussi important qu'indispensable : il permet tout à la fois de prendre du plaisir et de mesurer la relative fragilité de la transmission et les limites du châssis. Ainsi, les changements de rapports doivent se faire avec précaution, en évitant notamment de le faire lorsque la transmission est soumise à des contraintes. De la même manière, le pilote fera très attention d'éviter les virages serrés à pleine vitesse en 2ème et 3ème vitesse sous peine que le modèle ne finisse systématiquement sur le toit. A ce propos d'ailleurs, je pense que le remplacement du moteur Mabuchi 540 d'origine par un moteur beaucoup plus calme s'impose : pour ma part, j'ai installé un moteur 35T, non pas pour gagner en puissance, mais pour réduire drastiquement la vitesse de pointe, bien que cela ne soit pas suffisant pour éviter les tonneaux à fond de 3ème.
Une fois ces contraintes comprises et acceptées, le Mountain Rider, et plus généralement les Tamiya 3 Speed, sont de merveilleux modèles pour se balader en forêt. Pour faciliter les évolutions du modèle, il est recommandé de bloquer les différentiels et de chausser des pneus plus souples que ceux d'origine, ce qui permet quelques fantaisies sur les rochers :
Attention, il s'agit bien de fantaisies et non d'aptitudes au franchissement : le poids du modèle et son centre de gravité élevé sont des handicaps impossibles à surmonter pour transformer un châssis 3 Speed Tamiya en rock crawler, tout du moins sans modifications radicales. A ce titre d'ailleurs, l'activation du slipper est une indication assez fiable sur laquelle le pilote peut se baser lorsque le modèle évolue. En effet, lorsque "l'embrayage" patine, cela signifie que les contraintes d'adhérence subies par le châssis dépassent celles que la transmission peut supporter. Or ces contraintes se rencontrent généralement dans des conditions d'évolution "extrêmes" au cours desquelles le modèle est souvent à la limite de l'équilibre. Un pilote prudent et soucieux de l'état de la carrosserie de son modèle sera attentif à ce signe précurseur .
En conclusion, même si j'ai utilisé les termes peu flatteurs de "brique" et "enclume" pour décrire avec humour le comportement du Mountain Rider, ne pensez pas que je puisse être déçu un seul instant par ce modèle. En effet, il ne serait pas honnête de comparer un Tamiya 3Speed avec les productions actuelles : même les modèles les plus "scale" d'aujourd'hui offrent des capacités d'évolution bien supérieures à celles auxquelles un 3Speed peut prétendre. Pour apprécier pleinement un Tamiya 3Speed, il faut simplement le considérer pour ce qu'il a été et pour ce qu'il demeure dans sa version ré-éditée : le summum du réalisme mécanique et de la maquette roulante du début des années 80.
De fait, je considère que ce modèle est l'un des plus exceptionnels de ma collection. Si on fait l'impasse sur les kits RTR et qu'on use de quelques raccourcis, on pourrait décrire la RC comme le plaisir de construire un modèle de ses propres mains, de le décorer et d'avoir la joie de faire rouler sa création. Un Tamiya 3Speed, c'est un peu le summum de tout cela : l'assemblage du châssis est nettement plus "mécanique" et plus complexe que la moyenne, et la carrosserie en ABS exige plus de travail que les habituelles carrosseries en lexan (sans même parler des accessoires comme les lumières). Le résultat est très proche de la notion de maquette roulante, ici avec une dimension mécanique encore plus poussée, ce qui décuple le plaisir de contempler le modèle dans ses évolutions sur le terrain.
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