La carrosserie de l'Avante
La carrosserie de l'Avante se compose de trois parties : la carrosserie, l'aileron, mais également une protection inférieure pour le châssis. L'ensemble est plutôt simple à mettre en peinture à première vue puisqu'une seule couleur est à appliquer : le bleu métallique PS-16.
A première vue seulement. Déjà parce que le PS-16 est l'une des peintures les plus complexes à appliquer, comme toutes les peintures Tamiya à effet métallique car les paillettes rendent la peinture très liquide. Ensuite parce qu'il faut découper la carrosserie qui est moulée dans un lexan particulièrement difficile à travailler : les courbes et reliefs sont extrêmement complexes et m'ont demandé pratiquement 3 heures pour en venir à bout.
Et puis la surprise du chef : aucun masque n'est fourni pour le pare-brise (qui est d'ailleurs plutôt une sorte de bulle). Pas de problème, il existe une technique simple et très pratique pour réussir à coup sûr cette opération :
Tout d'abord, on masque toute la bulle du cockpit avec plusieurs couches de scotch en débordant largement de la zone à masquer (photo 1). Ensuite, par l'extérieur, on dessine au feutre les lignes de découpe (photo 2) : pas d'inquiétude, le feutre disparaîtra quand on ôtera le film de protection. Par transparence et à l'aide d'un scalpel ou d'un cutter dont la lame est neuve, on dessine les lignes sur le scotch de masquage à l'intérieur de la carrosserie. Attention de ne pas trop appuyer pour ne pas risquer d'endommager la carrosserie, mais la pression sur la lame doit cependant être suffisante pour traverser les différentes épaisseurs de scotch. Enfin, il suffit d'ôter le scotch qui se situe à l'extérieur de la ligne découpée. Ne pas oublier de bien repasser sur les bords du masquage pour s'assurer que le scotch de masquage est bien fixé (il a pu être légèrement soulevé en enlevant les bordures découpées).
Les opérations suivantes se déroulent à l'atelier peinture avec la redoutable peinture bleu métallique. Plus que toutes autres, les peintures à effet métallique doivent impérativement être appliquées par fines couches. Très fines au point qu'elles ne doivent être qu'un voile, et pulvérisées d'une plus grande distance que les couleurs habituelles.
Au retour de l'atelier peinture, avec le cockpit pilote peint à la bombe PS-5 noir pour un rendu mat et le casque peint en TS-17 Gloss Aluminum :
Déjà sur cette photo, on peut noter les formes extrêmement fluides de la carrosserie et de la baignoire de protection inférieure du châssis. Sur cette dernière, on ne peut manquer de remarquer la finesse de la partie centrale qui moule la platine inférieure du châssis. En ce qui concerne la carrosserie elle-même, sa forme générale rappelle celle d'une goutte d'eau : le profil aérodynamique a indéniablement été au centre des exigences des ingénieurs de Tamiya.
C'est le moment de consacrer quelques efforts à l'émérite pilote de l'Avante, Paranoid Perry : il faut comprendre "quelques efforts" par plusieurs heures de peinture et d'application minutieuse d'autocollants.
A la peinture noire mate du cockpit, la décoration préconisée recommande l'ajout de zones à peindre en XF-66 Light Grey : de près, la teinte n'offre pas un rendu qui semble bien se coordonner avec les autres couleurs du cockpit. Jusqu'à l'achèvement complet de la décoration, cette impression persiste au point d'être un peu dérangeante (à mon goût). En revanche, une fois le cockpit et la carrosserie en place, cette gêne disparaît totalement : le résultat est esthétiquement réussi, peut être grâce à l'effet procuré par le lexan transparent de la bulle du poste de pilotage. En tous cas, c'est la première fois qu'une teinte me déplaît autant lors de son application pour offrir ensuite un rendu agréable une fois le modèle terminé.
Bref. Paranoid Perry est à bord, et son poste de pilotage n'a rien de classique : très futuriste (le volant a été remplacé par deux sticks), il rappelle le poste de pilotage d'un avion... ou d'un OVNI.
Au tour maintenant de la carrosserie et l'aileron de recevoir leur dotation d'autocollants à découper de la planche : vintage oblige, pas de pré-découpe.
Somme toute, la décoration est assez "légère", mais elle nécessite un peu de minutie. Plusieurs autocollants ne pourront être apposés correctement qu'en utilisant la technique du bain d'eau légèrement savonnée : les tremper dans l'eau avant application permettra de les repositionner facilement et de parvenir au degré de précision désiré (pour plus d'information sur cette technique de pose des autocollants, consulter l'article sur la décoration de ma Citröen DS3 WRC).
Je dois avouer que je suis resté quelques minutes en admiration devant cette carrosserie. Non pas tellement par fierté devant ma réalisation (encore que je ne me sois pas trop loupé cette fois-ci), mais devant la fluidité des lignes, le dynamisme qui s'en dégage et cette décoration absolument somptueuse. L'Avante est également exceptionnelle par sa carrosserie, même si ce n'est peut être pas la première chose qui vient à l'esprit face au modèle.
Je n'ai pas oublié la baignoire de protection inférieure du châssis, avec en gros plan les fixations avant et arrière :
La largeur de la platine inférieure de l'Avante est exceptionnelle, à ma connaissance totalement inédite dans le monde des buggys RC en 1988. Pour mieux vous figurer, la platine inférieure de l'Avante est moins large que celle du châssis F101 qui est celui d'une Formule 1 ! Même le châssis F102 sorti 4 ans plus tard en 1992 est plus large sur l'essentiel de la longueur de sa partie avant.
A présent, encore un peu d'assemblage après avoir placé la carrosserie sur le châssis :
Deux biellettes à assembler, puis à placer sur les rotules d'amortisseurs avant et arrière : la carrosserie ne peut plus être ôtée du châssis, à moins de démonter ces biellettes qui ont pour rôle de renforcer les tours d'amortisseurs.
Dernière étape de l'assemblage de la carrosserie (et non du kit ), l'aileron arrière et son support, lui aussi totalement inédit sur un buggy à ma connaissance :
Comme vous l'apercevez sur les deux premières photos, le support de l'aileron est conçu pour être fixé au reste du châssis à l'aide de deux axes maintenus par des circlips. Les deux dernières photos montrent les deux angles maximum sur les cinq que l'on peut donner à l'aileron arrière, selon l'angle d'appui aérodynamique que l'on souhaite.
Difficile de prédire l'influence réelle des réglages d'appui permis par cet aileron : personnellement, je n'ai jamais perçu de différence entre un buggy avec ou sans aileron arrière, sauf lors de gros sauts. Je suppose que les réglages d'aileron proposés sur l'Avante doivent produire un effet à très haute vitesse (que mon modèle n'atteindra pas) et, logiquement, lors des sauts (que mon modèle prendra avec le minimum de risques). Néanmoins, ce choix de la force d'appui sur le train arrière a le mérite d'être proposé sur l'Avante, qui plus est à l'aide d'une solution esthétique et mécaniquement intéressante.
Une question reste toutefois en suspens : nous avons vu que la carrosserie n'a pas été conçue pour faciliter l'accès au châssis à cause des deux biellettes qui l'emprisonnent. En revanche, la protection inférieure du châssis est équipée de circlips : en toute logique, c'est donc cette protection qui est censée permettre d'accéder à l'intérieur du châssis (ne serait-ce que pour insérer un accu). C'est ce que nous allons voir dans la partie suivante.