Les ré-éditions en chiffres 

Je vous propose de découvrir graphiquement l'étendue du programme des ré-éditions sur les 100 premiers modèles à l'aide du célèbre poster "Tamiya's Commemorative 100th R/C Car", sans tenir compte du mode de ré-édition. A propos de ce poster, il me semble qu'il a été réalisé par Tamiya, mais je n'en ai trouvé aucune confirmation.

Cette représentation prend exclusivement en compte les modèles qui ont été ré-édités jusqu'à présent, qu'il s'agisse de ré-éditions "originales" ou modernisées. Les ré-éditions de carrosseries seules ne sont pas représentées.

De même, dans le cas d'un modèle qui a connu plusieurs ré-éditions (plusieurs couleurs ou finitions, par exemple), une seule ré-édition est comptabilisée.

 

Tamiya Commemorative 100th R/C Car

 

Et maintenant, quelques chiffres :

  • Série 58xxx : 56 modèles ré-édités (32 originaux - 24 modernisés)
  • Série 581xx : 26 modèles ré-édités (10 originaux - 16 modernisés)
  • Série 582xx : 5 modèles ré-édités (3 originaux - 2 modernisés)

Ce qui nous amène à la conclusion suivante : de manière plus ou moins conforme à l'original, Tamiya a pour le moment ré-édité 87 de ses modèles (dont un peu plus de la moitié sous forme originale) sur plus de 600 modèles en environ 40 ans. Soit moins de 15% de son catalogue.

C'était une petite précision à l'attention de certains grincheux qui se plaignent que Tamiya se contente de dépoussiérer son musée depuis quelques années...

 

Conclusion sur les ré-éditions

Tamiya l'a démontré : tous les modèles de son catalogue sont potentiellement ré-éditables sous une forme ou une autre, aussi complexe ou supposé impossible / improbable que cela puisse paraître. Les SRB ou les 3Speed, par exemple, étaient supposés impossibles à ré-éditer : trop de métal alors que tous les process industriels de Tamiya exploitent le plastique depuis déjà des décennies. D'autres modèles étaient supposés non ré-éditables pour cause de perte du moule original ou de moule définitivement modifié pour produire un autre modèle.

Force est de constater que Tamiya reste complètement insensible aux supposées difficultés imaginées par les fans pour produire une ré-édition. Au passage, on relèvera également que toutes les tentatives de prédiction concernant le prochain modèle ré-édité sont vaines : personne ne sait quel modèle Tamiya va ré-éditer, ni quand.

Malgré cela, j'avance tout de même une prédiction (même pas peur laughing) :
Je pense que Tamiya ne ré-éditera pas à l'identique l'un de ses 12 premiers modèles piste. Soit tous les modèles depuis la Porsche 934 RSR jusqu'à la Martini Mk.22 Renault incluse, en excluant les XR311 (déjà ré-édité) et la Lamborghini Cheetah qui sont des tout terrain. Je définis à l'identique par la carrosserie d'origine sur le châssis d'origine, donc ce que je considère comme une ré-édition "originale" telle que définie dans cet article.
En effet, je suppose que Tamiya pense que les châssis sont trop basiques pour supporter une ré-édition de nos jours, ce qui n'empêcherait nullement la ré-édition des carrosseries (seules ou utilisées sur des châssis modernes).
En revanche, je pense que ma prédiction de charlatan pourrait bien ne pas résister au 50ème anniversaire de la sortie de la Porsche 934 RSR en 2016...

Économiquement, une ré-édition atteint probablement des sommets de rentabilité : l'investissement est pratiquement nul puisque l'outil de production existe déjà (les moules très coûteux) malgré le léger coût d'éventuelles modifications pour améliorer le modèle. En parallèle, la prise de risque de mise sur le marché est extrêmement faible : le modèle a déjà été un succès par le passé et il trouvera à nouveau son public selon toutes probabilités.

Enfin, la grande question à propos des ré-éditions : est-ce un bien ou un mal ? Les avis divergent : sans même considérer les spéculateurs (qui ne méritent aucune considération à mon avis), la réponse est différente selon la nature de la collection et les envies du collectionneur :

  • les "puristes" : un modèle vintage doit être vintage de toute part, un peu comme une capsule temporelle. Typiquement, on est exactement dans la définition d'une collection-musée (ce qui n'implique pas que le modèle soit uniquement exposé en vitrine). Forcément, une ré-édition posera problème car il devient beaucoup plus difficile de mener à bien une restauration purement d'époque car la distinction entre les pièces d'origine et ré-éditées est parfois impossible. D'une certaine façon aussi, le modèle d'époque n'est plus aussi "exclusif" si tout le monde peut le trouver neuf en magasin.
  • les autres collectionneurs : la "pureté" du modèle compte moins que le fait de posséder enfin le modèle. Même neuf et ré-édité, le modèle véhicule le souvenir d'une époque, une esthétique et une mécanique perdue et oubliée depuis longtemps par les productions actuelles. Autre avantage, un modèle ré-édité est moins fragile que l'original (car les plastiques n'ont pas plusieurs décennies) et les pièces de rechange sont facilement disponibles : idéal pour faire rouler le modèle sans crainte et s'offrir ainsi des sessions RC qui sentent bon les années 80...

Pour ma part, je me situe dans le deuxième groupe, bien que je reste admiratif des "puristes" pour leur patience et leurs efforts d'authenticité. Néanmoins, j'aime quand le modèle reste "original", c'est à dire quand il conserve (à mes yeux) son âme, sa base mécanique parfois obsolète et son esthétique des années 80.

 

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