La carrosserie du LandFreeder
Bien que la carrosserie soit "générique", puisque sans licence Ford officielle, un modèle trial scale se doit d'être le plus réaliste possible : c'est l'une des caractéristiques de la discipline. C'est la raison pour laquelle les fans de trial portent une attention toute particulière aux carrosseries, allant jusqu'à les accessoiriser dans les moindres détails. Pour ma part, l'accessoirisation va être plus complexe puisque la carrosserie est en lexan. Néanmoins, un travail sérieux sur la carrosserie s'impose, et cela commence par la mise en peinture.
Parfois, on commet des erreurs... voici donc l'histoire de la mise en peinture d'une carrosserie qui s'est mal passée.
Pour davantage de réalisme, j'avais décidé de peindre certaines parties en noir mat, à savoir la grille de radiateur, le fond de plateau arrière et les pare-chocs. Malheureusement, on ne peut pas obtenir un rendu mat avec une carrosserie en lexan puisqu'on la peint par l'intérieur. Une solution existe toutefois grâce au vernis référence PS-55 qui s'applique par l'extérieur, mais le rendu ne correspondait pas à ce que je souhaitais (forcément, ça aurait été tellement plus simple et intelligent !).
Poursuivant ma quête du noir mat, je me suis souvenu de la nouvelle carrosserie de mon Madbull peinte par erreur avec une bombe PS-5 alors que j'aurai dû utiliser la TS-14 que j'avais pourtant achetée pour l'occasion : Ô surprise, la carrosserie est d'un noir mat du plus bel effet.
Forcément, l'idée lumineuse n'a pas tardé : peindre par l'extérieur en PS-5 ! Hop, masquage :
Face avant (grille de radiateur + pare-choc)
Face arrière (benne + pare-choc)
Avec la mise en peinture partielle par l'extérieur, le problème est la gestion du film de protection. Il est bien entendu possible de l'ôter entièrement, mais il faudra alors être extrêmement prudent avec le masquage pour la suite des opérations. Dans le cas présent, j'ai uniquement découpé le film de protection autour des zones à peindre, puis j'ai ajouté des protections autour du masquage précis des zones à peindre par sécurité. Ainsi, le reste de la carrosserie reste à l'abri de toute projection de peinture grâce au film de protection.
Allez, c'est parti pour le PS-5 noir :
Aaaarrrrggggghhhhh !!!! Ca brille.
L'erreur est d'avoir pensé que la surface d'une carrosserie en ABS était aussi lisse que la surface du lexan : ce n'est pas le cas, donc le résultat plus brillant que sur la carrosserie de mon Madbull est parfaitement normal.
hmmm, "moins lisse" ?... une peinture moins lisse ? L'apprêt ! En même temps, ça tombe bien : impossible de mettre de l'apprêt directement sur une carrosserie en lexan car il n'adhère pas. En revanche, la peinture lexan constitue une excellente couche d'accroche pour de l'apprêt . L'apprêt étant moins lisse que la peinture lexan, il devient donc possible d'obtenir l'effet mat que je souhaitais au départ. En théorie.
En pratique :
Voilà, ça ne brille plus après une couche d'apprêt. On applique le PS-5 noir (encore) :
Difficile de vraiment rendre compte de l'aspect mat ou brillant sur photos. Le résultat est celui que j'espérais : le rendu de la peinture PS-5 appliquée sur l'apprêt est bien mat. Peut être pas aussi mat qu'avec de la peinture acrylique XF-1 que j'ai tout de même été obligé d'utiliser par endroits pour corriger quelques défauts. La solution utilisée ici (couche de PS - apprêt - couche de PS) offre un beau rendu sur le fond de la benne. Pour les pare-chocs, le résultat est plus mitigé, d'autant que la peinture devra certainement subir des frottements en roulant. Bref, inutile de préciser que je ne recommande pas cette méthode (a posteriori).
Il faut maintenant passer à la mise en peinture de la carrosserie elle-même. J'ai choisi de reprendre la couleur du boxart, à savoir du rouge métallisé PS-15. Cette peinture est particulièrement difficile à appliquer car elle est extrêmement liquide (comme toutes les peintures à effet métal qui contiennent de très fines paillettes) : il faut donc procéder par très très fines couches en pulvérisant de très loin. De plus, il faut impérativement que cette peinture reçoive un fond car elle est naturellement translucide : du blanc PS-1 est une bonne solution pour donner de l'éclat.
Comme annoncé en préambule, ceci est l'histoire d'une mise en peinture loupée. Quand ça doit mal se passer, ça se passe mal :
J'avais prévenu : ça s'est mal passé.
Voici les explications, et donc le moyen d'éviter de reproduire cette erreur :
- Le problème est apparu après pulvérisation de la troisième couche de blanc. A certains endroits, cette couche a attaqué les premières couches de blanc et une partie des couches de rouge métallisé, ce qui a occasionné ces magnifiques coulures.
- La bombe de peinture utilisée s'est épuisée pendant la pulvérisation de la troisième couche de blanc. J'ai donc poursuivi avec une nouvelle bombe, mais le mélange peinture - solvant de la vieille bombe ne devait plus être équilibré (trop de solvant). Or cette peinture mal mélangée a ensuite été recouverte par l'usage de la bombe neuve : la très forte concentration de solvants de l'ancienne bombe s'est retrouvée prisonnière sous la nouvelle couche de peinture.
- J'ai mis la carrosserie à sécher pendant 24h dans le couvercle de la boite du kit. En revanche, la carrosserie était posée à l'endroit (donc dans l'autre sens par rapport à la photo ci-dessus) : les solvants sont donc restés prisonniers sous la carrosserie.
De cette expérience, on peut tirer quelques enseignements utiles :
- toujours laisser sécher à l'air libre et ne surtout pas créer un effet étuve.
- si vous épuisez la bombe au cours d'une pulvérisation, arrêtez immédiatement la mise en peinture et laissez sécher au moins 24h car la concentration de solvants en fin de bombe est largement supérieure à la normale.
Suite à cet incident, les dégâts sur les couches de PS-15 ne semblaient pas très importants, ni très visibles d'après les premières constatations. J'ai donc décidé de poursuivre la mise en peinture du blanc qui sert de fond au rouge métallisé : cette mise en peinture étant loupée, j'ai décidé de poursuivre en considérant que cette carrosserie serait désormais "runner". Etape suivante : appliquer du noir PS-5 pour masquer le blanc à l'intérieur de la carrosserie. En effet, le dessous de la carrosserie sera plus réaliste s'il apparaît noir plutôt que blanc.
Verdict après avoir ôté tous les masques : le résultat est impossible à rendre en photo car les paillettes du rouge métallisé lissent les couleurs. Toutefois, les coulures sont visibles sous la forme de zones plus claires et d'autres plus foncées. Le résultat n'est pas dramatique, mais il n'est franchement pas aussi réussi que je l'aurais souhaité.
Petite amélioration cosmétique : les joints de la vitre arrière. Il semblerait que Tamiya ait oublié d'inclure les autocollants nécessaires sur la planche. Comme il est assez délicat de peindre cette bande fine (que ce soit avec masquage ou à main levée), j'ai utilisé un feutre noir et j'en ai profité pour ajouter deux autocollants :
Les pare-chocs et la calandre étant peints en noir mat, j'ai trouvé qu'il serait plus esthétique de réserver le même traitement aux pièces additionnelles qui viennent se greffer sur la carrosserie. Il s'agit la barre de protection dans la benne et de la rampe de projecteurs à l'avant. Pour cela, il faut supprimer le chromé (via un passage de la grappe dans un lave-vaisselle), mettre une couche d'apprêt et peindre avec du PS-5. Quand on n'a pas de lave-vaisselle ou si Madame refuse catégoriquement qu'on s'en serve pour cet usage , on peut emprunter la même grappe (référence 9000328) provenant des Desert Fielder (58537) et Bush Devil II (58523) car elle est déjà teintée en noir mat.
Dernier détail, et non des moindres : le pilote. Aucun n'est fourni avec le modèle, ni avec aucun des modèles de la série CC-01. Fort heureusement,Tamiya nous alimente depuis des années en pilotes sur bon nombre de ses modèles et c'est précisément dans cette grande famille que je suis allé puiser. C'est celui du Holdiday Buggy qui a retenu mon attention : un certain Willy m'aurait beaucoup plus, mais il n'aurait pas été très réaliste de placer un tel accro à la vitesse dans le plus lent de tous mes modèles.
La grappe porte la référence 19005086 et contient tout le nécessaire : il ne reste qu'à peindre et à trouver un moyen de fixer l'habitacle au châssis (il est possible de le fixer directement à la carrosserie si celle-ci est en ABS).
La première fixation
La deuxième fixation
Le cockpit peint
La peinture a été réalisée au pinceau, hormis la couleur de fond du cockpit qui est du TS-14 German Grey. Le T-Shirt a été peint avec une seule couche de blanc XF-2 diluée dans un petit peu d'eau : de cette manière, le blanc est moins opaque et le TS-14 procure un peu de relief par ombrage à travers la couche de blanc. Ça ne rend malheureusement pas très bien en photo. Pour le chapeau, j'ai utilisé une peinture à "effet terre" : d'après l'emballage, le rendu est censé être celui de la terre ou de la boue. Je ne suis pas convaincu du résultat, même si le manque d'homogénéité de la peinture procure un résultat assez réaliste sur le chapeau.
Et voilà, le modèle est maintenant terminé et prêt pour quelques étirements :
Désolé, mais ces poses sont une "tradition" dans le monde du trial scale (et du crawler). Voilà, donc ça c'est fait
Pour information, la hauteur mesurée est de pratiquement 5cm (bouchon de bombe de peinture + briquet), ce qui est la limite de débattement puisque l'une des trois roues ne touche plus le sol sur chacune des photos. Ce qui nous donne un débattement théorique réel d'un peu plus de 4,5cm. Oui, "théorique" et "réel" dans la même phrase : tout simplement parce que cette garde au sol n'est pas identique partout sous le châssis, notamment pas sous le carter de jonction du cardan central, ni sous les points d'ancrage des tirants inférieurs du train arrière.
Bref. Mon LandFreeder est capable d'escalader un bouchon de bombe de peinture et un briquet sur mon balcon : c'est super ! Et sur un vrai terrain ?
Mise à jour La carrosserie de mon modèle est désormais celle du Mitsubishi Pajero Metaltop Wide.