Le logement pour l'électronique
Sur un châssis destiné au rallye, prévoir un compartiment pour protéger les composants électroniques est une excellente idée... en théorie. Car en pratique, la mise en place des composants s'en trouve passablement compliquée : si les moteurs classiques à charbons qui sont pilotés par des variateurs électroniques de dimensions restreintes ne posent pas de problème, en brushless, le choix du contrôleur sera déterminant.
Dans tous les cas, le premier facteur important, même s'il peut paraître futile : tout contrôleur avec interrupteur intégré doit être écarté. J'ai fait cette erreur, évitez-la . Une fois le contrôleur enfermé dans le compartiment du châssis, l'interrupteur n'est plus accessible s'il est intégré. Donc préférez les contrôleurs avec interrupteur détaché.
Deuxième facteur déterminant, la taille du contrôleur : le logement impose de sévères restrictions. Hauteur maximale de 35mm, mais uniquement au niveau des grilles d'aération : elle n'est que de 20mm partout ailleurs. La profondeur maximale est de 40mm, voire 37mm pour ne pas être géné par les plots de fixation du couvercle du compartiment. En pratique, tous les variateurs Tamiya de la série TEU-101 à 105BK, le TEU-302BK ainsi que les variateurs brushed/brushless TBLE-01, TBLE-02s et TBL-03 rentreront sans problème.
A gauche, l'intérieur du couvercle du compartiment électronique : la grille en X de gauche a été coupée au cours de l'une de mes tentatives pour placer mon contrôleur. A droite, la position définitive de mon contrôleur et du récepteur : vous remarquerez que les condensateurs intégrés au contrôleur se situent au niveau d'une grille d'aération car ils culminent à 26mm de haut, 6mm de trop pour passer sous le couvercle entre les grilles. Vous apercevez également que les 40mm de largeur et profondeur du contrôleur passent tout juste dans le compartiment, à condition d'éviter les colonnes de fixation du couvercle. Enfin, le petit bouton rond sur la droite du contrôleur est l'interrupteur : vous comprenez pourquoi je vous recommande de sélectionner votre contrôleur en fonction de son interrupteur ?
Première chose, faire passer la prise du variateur à travers la petite trappe pour qu'elle rejoigne le compartiment de l'accu. C'est indispensable puisque la prise ne sera plus accessible depuis le compartiment de l'accu si elle reste dans le compartiment électronique. Ensuite, on referme le compartiment électronique en installant le capot :
Magnifique ! Et maintenant, comment accéder à l'interrupteur du variateur pour l'allumer et l'éteindre sans démonter à chaque fois le capot du compartiment électronique ? C'est le moment d'avoir des idées quand on n'a pas suffisamment réfléchi à la question avant d'acheter un contrôleur avec interrupteur intégré :
La solution que j'ai trouvée consiste à utiliser une vis de 4mm qui permettra de faire pivoter le capot situé à l'aplomb de l'interrupteur du variateur. Normalement, ce capot doit être vissé par l'intérieur car Tamiya n'a pas prévu que cette partie du logement électronique soit facilement accessible. C'est l'autre capot maintenu par 4 petites vis de 2mm qui est sensé permettre un accès en cas de besoin. Dans le cas présent, la disposition des composants a été dictée à la fois par leur encombrement et par la nécessité d'accéder à l’interrupteur intégré sur le variateur : il a donc fallu prendre quelques libertés par rapport à ce que Tamiya préconise.
Dans tous les cas, cette solution est fonctionnelle à défaut d'être vraiment pratique. Aucun problème concernant l'étanchéité du compartiment électronique : d'origine, il n'est pas étanche et n'a pas vocation à l'être car les composants doivent pouvoir évacuer la chaleur qu'ils dissipent en fonctionnement. Le capot a été conçu comme une protection contre la poussière et toutes les projections directes, non comme un compartiment étanche.
Le logement pour l'accu
Autre spécificité du châssis XV-01 que l'on aperçoit déjà sur la photo précédente : du fait du confinement des éléments électroniques dans un compartiment fermé (mais non étanche), la connexion entre la prise du variateur et celle de l'accu doit être déportée dans le compartiment de l'accu. Ce qui n'est pas sans poser de nouveaux problèmes, même si Tamiya a prévu les choses en grand de ce côté-là :
La prise du variateur devra impérativement passer à travers ce trou dans le fond du compartiment électronique pour rejoindre le compartiment de l'accu. Sur les deux photos suivantes, des accus LiPo de formats différents avec des connecteurs différents. L'espace disponible dans le compartiment accu semble assez vaste, à première vue : cependant, les connecteurs accu / variateur devront aussi y prendre place, de même qu'un éventuel dispositif externe d'alarme pour le LiPo. Sans oublier, bien sûr, une longueur plus ou moins conséquente de câbles.
Sur la deuxième photo, la prise du variateur est une HXT 4mm : si elle peut passer depuis le compartiment électronique vers celui de l'accu, la place sera comptée une fois la prise de l'accu connectée. Vous apercevez également une prise Tamiya : aucun problème, que ce soit pour passer d'un compartiment à l'autre ou pour assurer la connexion avec l'accu. En revanche, la dernière photo montre une prise XT60 que j'utilise dorénavant sur pratiquement tous mes modèles : le problème est qu'elle est légèrement trop grosse pour passer d'un compartiment à l'autre. Seule solution : retailler très légèrement cette trappe pour permettre le passage de la prise que j'utilise.
Installer un accu
Même s'il peut paraître étonnant d'aborder une question aussi basique, elle mérite une petite explication en photos dans le cas du XV-01.
Tout d'abord, il faut noter la présence de la prise du variateur dans le compartiment de l'accu : si vous avez oublié de la passer par la trappe, vous pouvez retourner le châssis, ouvrir le compartiment électronique pour remédier à cet oubli, refermer le compartiment et revenir ici. Sur la première photo, le scotch sert à maintenir le fil d'antenne dans la rainure moulée sur le fond du compartiment afin que toutes les manipulations sur l'accu et les mouvements de l'accu lui-même ne le stressent pas. Ensuite, on positionne l'accu dans le logement, et on branche :
Malgré le volume offert dans le compartiment de l'accu, il va falloir trouver de la place pour enrouler les câbles aussi proprement que possible sans malmener les connecteurs. Pour cela, après avoir branché l'accu au variateur, il peut être utile de repousser en partie les connecteurs vers le compartiment électronique afin d'évacuer le surplus de câbles. Ensuite, on referme le compartiment de l'accu en prenant grand soin de ne pas coincer un câble (notamment celui de la prise d'équilibrage de l'accu si vous utilisez des LiPo ou LiFe) :
Rien de compliqué, mais ce n'est pas la solution la plus pratique que Tamiya ait inventé. On notera également les encoches pratiquées sur le fond du compartiment (1ère photo dans la série précédente) qui sont prévues pour les accus utilisant des connecteurs coudés.
Globalement, on remarquera l'effort de Tamiya pour prendre en compte le format rectangulaire des accus modernes tout en préservant la compatibilité avec les accus de format plus traditionnel.
La garde au sol du châssis XV-01
Habituellement, les châssis piste sont réglés avec une suspension dure et une garde au sol la plus faible possible pour abaisser au maximum le centre de gravité, ce qui participe à réduire la prise de roulis (la voiture qui penche en virage). En fait, les amortisseurs d'un châssis piste travaillent rarement sur plus de 2 à 4mm en conditions réelles (c'est à dire quand le châssis roule). Logique : une piste en asphalte ou en moquette est parfaitement plane ou presque, donc le rôle des amortisseurs se limite essentiellement à absorber les mouvements de caisse.
En rallye, c'est tout le contraire : le relief du sol étant accidenté, la suspension devra être suffisamment souple et offrir suffisamment de débattement pour absorber les irrégularités. Or surprise, les amortisseurs fournis sont les célébrissimes CVA, mais dans leur version 50476 Super Mini Shock Unit, soit la plus courte de toute la gamme Tamiya (50mm d'entraxe) : ceux-là mêmes qui sont recommandés pour les M-Chassis ! Le choix peut paraître surprenant, tant on s'attendrait à trouver des amortisseurs nettement plus longs sur un châssis destiné au rallye. Et pourtant, ils vont s'avérer parfaitement adaptés à l'usage.
Rien de particulier concernant ces amortisseurs qui s'assemblent comme tous les autres CVA, hormis l'usage de la même huile que celle utilisée pour lubrifier les différentiels. Pour rappel, il s'agit de l'une des huiles les plus épaisses de la gamme : combinée aux amortisseurs courts, on a l'impression de préparer un châssis qui va rouler sur moquette...
C'est au cours du montage des amortisseurs qu'il va être question de garde au sol. D'origine, quand on suit les recommandations de la notice à l'étape 24 qui précise d'utiliser des chapes courtes V1, le châssis XV-01 possède une garde au sol de 16mm. Par comparaison, mon TB-01 est à 17mm. Naturellement, la tentation est d'installer les chapes longues V2 pour porter la hauteur de garde au sol à 22mm le plus simplement du monde :
Dans cette configuration, la première photo montre la biellette de direction en butée contre des renforts qu'il est impossible de retailler sans dangereusement fragiliser le châssis. A l'arrière, on note que la tête de cardan est assez proche du bord de la noix de sortie de différentiel, mais sans que cela ne soit particulièrement préoccupant. En revanche, il s'agit ici des cardans homocinétiques : avec les cardans et les axes de roue d'origine, le problème est plus marqué.
Il faut noter que le blocage de la direction intervient uniquement quand on braque à fond alors que la suspension est complètement détendue : en conditions réelles, le blocage se produira en courbe rapide ou très serrée, lorsque le châssis prendra beaucoup de roulis et que la roue intérieure sera fortement délestée. Il ne sera donc pas systématique (voire assez rare), mais il sera très pénalisant quand il se produira.
Une autre astuce pourrait consister à inverser la position des rotules de direction sur les fusées : j'ai testé ça aussi. Le bilan n'est franchement pas positif, à la fois parce que les biellettes de direction viennent cette fois en butée contre le châssis lorsque la suspension est compressée, mais également parce que toute la géométrie du train avant s'en trouve modifiée. Sans même évoquer le fait que tout le système de direction est directement exposé aux cailloux et autres débris projetés par les roues avant.
Donc, pour résumer en photos, il y a la solution "du manuel" à 16mm de garde au sol, la solution "chapes longues" à 22mm avec ses inconvénients... ou une solution à 19mm de garde au sol sans inconvénients .
Le "secret" pour obtenir une garde au sol de 19mm sur le châssis XV-01 se trouve sur la quatrième photo. Il s'agit de la cale V11 de 3mm qui se trouve sur la grappe d'amortisseurs dans le kit. Il suffit de la placer sur le piston à l'intérieur du réservoir de manière à réduire la course du piston de 3mm. Remplacez ensuite la chape courte de 13mm utilisée sur le montage standard par une chape longue de 19mm et installez sur le châssis : la garde au sol a augmenté de 3mm par rapport au montage standard utilisant les chapes courtes. La cinquième photo montre l'absence de tout blocage possible de la biellette de direction contre le renfort du châssis et la dernière photo montre la position de la tête de cardan dans la noix de sortie de différentiel (cardan homocinétique).
En conclusion, beaucoup d'efforts pour 3 précieux petits millimètres . Pas certain qu'ils fassent une grande différence à l'usage, mais ça ne peut pas faire de mal. Le remplacement direct des chapes courtes par des longues n'est pas recommandé, pas plus que d'inverser la position des rotules de direction sur les fusées. Donc soit vous conservez le montage indiqué dans la notice, soit vous insérez une cale de 3mm dans le réservoir de l'amortisseur en combinaison avec les chapes longues pour gagner un peu de garde au sol. Dans tous les cas, notez bien que les valeurs de garde au sol indiquées sont théoriques : en effet, on parle ici de valeurs "à vide". Pour les reproduire "en charge", c'est à dire quand le modèle est en condition de rouler avec tout son équipement à bord, il faut utiliser des cales de pré-tension sur les ressorts des amortisseurs de manière à ce que les amortisseurs soient en détente maximale.
Un dernier mot concernant la suspension elle-même : l'huile en viscosité 900 (avant dernière à droite ci-dessus) laissait penser que les amortisseurs seraient durs comme du bois. Pour information, la célèbre huile jaune que l'on trouve dans une grande majorité des kits Tamiya possède un indice de viscosité de 400, la plus fluide ayant un indice 200 (rouge). L'huile la plus épaisse de la gamme atteint l'indice 1000 (bleu clair), ce qui correspond à l'indice de fluidité de l'eau. Quant aux ressorts, leur dureté peut être qualifiée de "moyennement molle", faute de désignation plus précise puisque Tamiya ne communique pas sur les taux de compression en dehors des sets de ressorts option. Au final, les amortisseurs du châssis XV-01 sont pourtant souples sans être mous grâce à la viscosité de l'huile. Il faudra tester en piste pour se faire une idée plus précise de la suspension du châssis, car j'avoue être un peu surpris par l'ensemble sur un châssis destiné au rallye (amortisseurs courts + huile très visqueuse), et encore plus surpris de la souplesse générale une fois installés sur le châssis.