Des pneus neufs pour la Martini Porsche 936 Turbo
Cette section est commune avec un prochain article.
Cependant, tout ce qui est présenté ici s'applique aux jantes et aux pneus de la Martini Porsche 936 Turbo.
Les pneus représentent généralement un gros problème avec des modèles âgés de plusieurs décennies. En particulier, les pneus en caoutchouc qui ont généralement séché au-delà de ce que la matière peut supporter, ce qui occasionne des craquelures. Ceci, sans même évoquer la possibilité qu'ils soient usés ou qu'ils présentent des "plats" dus au poids du modèle qu'ils soutiennent. Exemples de pneus en caoutchouc après quelques décennies :
De nombreuses craquelures sont visibles sur ces photos, mais beaucoup d'autres encore apparaissent en manipulant les pneus. De plus, le caoutchouc est complètement sec : la moindre tentative de rouler avec des pneus dans un tel état se soldera irrémédiablement par la destruction totale des pneus avant la fin du premier tour.
Il existe une technique permettant de redonner un semblant de jeunesse au caoutchouc : la glycérine. Ce produit aura pour effet de rendre au caoutchouc sa couleur noire d'origine tout en l'humidifiant pour lui rendre une partie de sa souplesse. Néanmoins, la glycérine ne répare pas le pneu (les craquelures) et ne permet pas de rouler à nouveau avec. Toutefois, le traitement à la glycérine reste une excellente solution pour les modèles d'exposition.
La seule solution est le remplacement des pneus par des neufs : malheureusement, c'est justement le problème car les pneus des premiers modèles Tamiya sont devenus extrêmement rares et chers. Même dans l'hypothèse où vous trouvez les bons pneus et que vous avez les moyens de vous les offrir, les pneus en question ont été fabriqués il y a plusieurs décennies : ils peuvent bien évidemment servir pour rouler, mais ils auront une tendance à s'user voire à se détruire très rapidement car le vieillissement du caoutchouc aura seulement été ralenti par l'emballage.
Il est donc nécessaire de trouver d'autres pneus pour les remplacer, et c'est ici que se situe le deuxième problème majeur : les dimensions de ces pneus ne correspondent plus à aucun des formats actuellement disponibles. Les kits concernés sont les 58001, 58002, 58005, 58006 et 58017 (avant uniquement), tous équipés des mêmes pneus en caoutchouc (pour les modèles équipés de pneus mousse, le problème est encore différent). J'ai passé plusieurs mois à effectuer des recherches et divers tests en puisant dans les différentes gammes Tamiya (QD, M-Chassis, TamTech...) avant d'être orienté sur une piste très intéressante par alain térieur du forum Vintage-RC : Nikko Ne14.
Les dimensions de ces pneus correspondent à celles des pneus avant : comble du raffinement, ils existent en versions slick et radial. Autre détail primordial : ils peuvent s'adapter sur les jantes d'origine des modèles après une petite modification. Car le but est bien évidemment de pouvoir utiliser les magnifiques jantes d'origine et de les conserver intactes : les Fushs des Porsche 934 RSR et 936 Turbo, celles de la 935 Turbo, les "cadrans de téléphone" de la Countach et la roue avant spécifique du B2B Racing Sidecar.
Tout d'abord, voici les pneus Nikko neufs (ils ne sont pas collés sur les jantes, ce qui facilite le travail) :
Les deux lèvres intérieures de ces pneus posent problème car elles se positionnent précisément sur les rebords des gorges des jantes. Nous allons donc retailler les pneus (car nous voulons que les jantes d'origine restent intactes) :
La première chose à faire est de retourner le pneu. Ensuite, il faut tailler chacune des gorges extérieures depuis l'intérieur du pneu pour obtenir le résultat de face et de profil visible sur les deuxième et troisième photos.
Avant de positionner le pneu retaillé sur la jante, il est indispensable d'installer un insert en mousse dans le pneu, si possible un insert dur : les gorges du pneu ayant été découpées, celui-ci est moins fermement maintenu en place sur la jante. L'insert permettra de remédier partiellement au problème, et le collage du pneu sur la jante finira d'assurer son parfait maintien.
Voici le résultat sur la jante avant du B2B Racing Sidecar :
Et maintenant sur la jante avant de la Lamborghini Countach :
Comme vous pouvez le constater notamment sur la dernière série de photos, le diamètre intérieur du pneu est très légèrement supérieur au diamètre extérieur de la jante. L'insert dans le pneu et le collage du pneu sur la jante permettront de remédier à ce problème.
Nous disposons donc d'une solution alternative pour chausser des pneus neufs sur les jantes avant d'origine des Porsche 934 RSR, 935 et 936 Turbo, de la Lamborghini Countach et celle du B2B Racing Sidecar. Les avantages de cette solution sont le prix des pneus Nikko (très abordables) et l'intégrité préservée des jantes d'origine. L'inconvénient est la perte des marquages Dunlop ou Good Year sur le flanc des pneus.
A présent, trouvons une alternative aux pneus arrière, toujours en préservant les jantes. Cette fois, la solution m'a été fournie par l'ami Steve Warson du forum Vintage-RC : F103.
On est à la limite de la perfection :
Ici, nous avons un pneu avant de Tamiya F103 monté sans la moindre modification sur la jante arrière d'une Lamborghini Countach (dont le pneu d'origine est montré à côté pour comparaison). On observe que le flanc du pneu est plus épais que celui d'origine et que le diamètre extérieur est un petit plus grand. Toutefois, la différence reste minime : solution validée !
Bien que les pneus en caoutchouc pour Tamiya F103 ne soient pas très courants (la majorité des modèles étant équipés de pneus mousse), il est possible d'en trouver à des prix raisonnables (références 53138 ou 53349 ou 53374).
En conclusion, il existe des solutions alternatives pour remplacer les pneus avant et arrière d'origine des Porsche 934 RSR, 935 et 936 Turbo et de la Lamborghini Countach. La solution s'applique également pour la roue avant du B2B Racing Sidecar (les pneus arrière sont en mousse).
Malheureusement, les dimensions précises ne peuvent pas être respectées de manière stricte et le marquage des manufacturiers sur le flanc des pneus est à oublier à moins de le redessiner entièrement. Néanmoins, ces alternatives permettent de faire rouler à nouveau en toute sécurité des modèles qui resteraient condamnés à l'exposition en vitrine. Je tiens chaleureusement à remercier alain térieur et Steve Warson du forum Vintage-RC pour leur aide précieuse.
