La carrosserie de la Renault 5 Turbo
L'objectif étant de reproduire le "boxart", j'ai rapidement réalisé que ça ne serait pas simple. En terme de complexité, cette carrosserie se situe dans la lignée de celles de mon Ford F-150 et de ma Porsche 959. Par ailleurs, cette carrosserie en lexan comporte des éléments en ABS pour la compléter, et bien sûr, une planche d'autocollants :
Carrosserie (ref 1825009)
Pièces supplémentaires (ref 9005015)
Nouvelle planche d'autocollants (ref 9498073)
Il est bien entendu essentiel de disposer des instructions précises issues de la notice et de la planche d'autocollants pour bien se rendre compte du rôle de chaque autocollant (notamment ceux servant à délimiter deux couleurs de peinture). Cadeau de Tamiya avec la ré-édition de cette carrosserie, les masques de vitres sont désormais disponibles alors qu'ils n'existaient pas sur la version d'origine. A noter également que la nouvelle planche est plus complète, avec les feux avant et arrière, les encadrements de vitres et de toit. En revanche, on peut noter la fâcheuse disparition des sponsors Michelin et Cibié.
Instructions de peinture et décoration
Planche orginale d'autocollants
Photos © Tamiya
Pas besoin de lire le japonnais pour comprendre que la notice précise les couleurs et références de peinture à utiliser ainsi que l'emplacement des autocollants. Toutefois, seules les peintures acryliques étaient disponibles en 1981 : pas de bombes PS (lexan) ou TS (ABS). A l'époque, tout devait se faire au pinceau avec les pots X et XF.
Bien que Tamiya ait ajouté plusieurs autocollants sur la nouvelle planche en vue d'en simplifier la décoration, la carrosserie n'en demeure pas moins complexe à mettre en peinture. En effet, appliquer successivement du noir, du jaune et enfin du blanc requiert un énorme travail de masquage. C'est en grande partie la raison pour laquelle j'ai décidé de mélanger l'ancienne méthode au pinceau et la plus moderne avec des bombes... mais aussi parce que j'avais débuté la mise en peinture de cette carrosserie avant que la nouvelle planche d'autocollants ne soit disponible.
Premiers éléments : les feux arrière de la carrosserie. J'ai commencé par peindre le rouge et l'orange pour ensuite les délimiter à l'aide d'un cure-dent et de peinture noire X1 : échec. Il est particulièrement difficile de dessiner ainsi une ligne sur un angle et encore plus difficile lorsque cet angle est arrondi comme sur le bas du feu rouge. Après un coup de 87118 Polycarbonate Body Cleaner pour effacer le massacre, j'ai tenté une seconde approche : le feutre indélébile pour CD-ROM. Beaucoup plus pratique, il permet d'obtenir un résultat plus satisfaisant et possède lui aussi l'avantage de s'effacer avec le body cleaner pour corriger les erreurs.
Bien entendu, cette mise en peinture a été réalisée avant que la planche avec les autocollants nécessaires ne soit disponible... Bref, passons à la calandre avant qui est un autre morceau de choix en ce qui concerne la difficulté de mise en peinture. La première étape ne pose aucun problème puisqu'il s'agit de tout peindre en blanc, soit à la bombe TS-26, soit au pinceau avec de la X-2. C'est la suite qui pose davantage de problème car le masquage est pratiquement impossible à cause des très nombreux reliefs. J'ai donc peint l'intégralité au pinceau, en usant de cure-dents pour déposer des gouttelettes de peinture dans les endroits les plus inaccessibles.
Etape suivante, la carrosserie proprement dite. Mais avant de commencer, il est recommandé de bien étudier comment appliquer les différentes couleurs. En effet, il faut toujours commencer par la teinte la plus sombre (le noir) et terminer par la plus claire (le blanc). En l'occurrence, le noir doit couvrir le pourtour des vitres, le coffre arrière ainsi qu'une bande partant des ailes arrière jusqu'aux phares avant.
Cette bande étant matérialisée par un autocollant assez fin, le plus judicieux est d'enlever le film de protection de la carrosserie et de poser cet autocollant qui pourra alors servir de guide pour la mise en peinture. De même, les masques de vitres sont une aide mais ne suffisent pas à matérialiser les zones à peindre : là aussi, poser les autocollants de contour de pare-brise et de toit sera utile.
Devant la complexité de masquage pour une application du noir à la bombe, j'ai choisi d'utiliser le pinceau et de la peinture X1. Une remarque concernant le mélange de peintures acryliques et de bombes PS : toujours utiliser les peintures X et non les XF. A travers le lexan, les deux offriront le même rendu. En revanche, la peinture PS adhère très mal sur le rendu mat des XF qui ont en plus l'inconvénient d'offrir un pouvoir couvrant bien plus faible que les X.
Après l'application du noir, passons au jaune. Masquer le toit n'est pas bien compliqué alors que le bas de caisse arrière et les jupes des portières sont beaucoup plus délicats. En effet, le masquage doit se faire sur un angle droit, ce qui est généralement une technique infaillible pour se louper. Conscient de mes limites, j'ai opté pour une solution alternative : avant d'appliquer le jaune à la bombe, j'ai peint le bas des portières et le pare-choc arrière au pinceau avec du blanc X2. Ce qui ne manquera pas de poser un problème puisque le jaune est plus foncé que le blanc. Pour remédier à cela, j'ai masqué le blanc avant d'appliquer le jaune, le but étant d'obtenir une délimitation aussi propre que possible des parties blanches pour remédier aux inévitables défauts de masquage sur un angle.
Nous avons ici la carrosserie en cours de peinture avec une bombe de jaune PS6. Il reste encore 2 à 3 couches fines à appliquer pour en terminer avec cette couleur avant de passer au blanc. Le blanc sera lui aussi appliqué à la bombe PS1 pour la mise en peinture du toit, mais il servira également à densifier le blanc sur le bas des portières et le pare-choc arrière. Comme vous pouvez l'apercevoir sur certaines parties de la carrosserie, l'absence de film de protection (ôté pour permettre la mise en place de certains autocollants) impliquera de nettoyer l'extérieur de la carrosserie avec du Body Cleaner pour enlever quelques projections de peinture.
Après avoir appliqué le blanc pour terminer la carrosserie, on ôte tous les masques... et on s'aperçoit de quelques erreurs :
Au passage, la carrosserie a été découpée : c'est une opération longue et compliquée à cause des nombreux angles et des formes parfois peu évidentes à suivre (notamment les passages de roues). Pour le plaisir, la grille de capot avant et la calandre ont été remontées... ce qui permet de réaliser que la teinte de la peinture jaune X8 est plus foncée que le PS6 de la carrosserie : un X24 serait peut être plus approprié.
La suite des opérations est plus facile : découpe et pose des autocollants.
Le résultat final est assez correct mais pas exceptionnel malgré plus d'une cinquantaine d'heures de travail. De toutes les carrosseries de ma collection (à l'exception de ma Porsche 959 réalisée par mon ami Teamneogordini), cette Renault 5 Turbo est la plus complexe à peindre, et de très loin : en comparaison, celle de mon Ford F-150 semblait "juste compliquée" .