La carrosserie de la Porsche 959
Je connais la limite de mes talents de peintre et c'est la raison pour laquelle j'ai préféré confier cette partie à mon ami Teamneogordini. Bien que la carrosserie ne soit qu'une reproduction, je souhaitais qu'elle soit fidèle au boxart, et surtout aussi parfaite que possible : c'est le défi qu'il a accepté de relever.
Une petite note concernant la fidélité de la reproduction de cette carrosserie : le lexan est un petit peu plus épais que l'original de Tamiya ce qui a pour avantage que la carrosserie est beaucoup moins fragile. En revanche, les détails sont également un peu moins précis, mais cela reste difficile à percevoir. Toutefois, les cotes ne sont pas aussi précises : en appliquant les autocollants originaux, on se rend compte que la carrosserie originale est un peu plus longue de quelques millimètres, ce qui oblige à retailler certains éléments de la décoration.
Teamneogordini a choisi de commencer par la peinture du cockpit :
Derrière ces photos, il y a des heures de peinture et un indéniable talent comme en attestent les photos. Le niveau de détail est prodigieux, et c'est à la fois bien au-delà de tout ce que j'aurais pu réaliser, mais aussi au-delà de ce dont je rêvais.
Le cockpit n'est cependant qu'un début : il est certes indispensable pour le réalisme du modèle, mais il est temps de s'attaquer à la carrosserie elle-même. Vu le niveau de détail que Teamneogordini est capable d'atteindre, voyons à présent comment il a géré la carrosserie.
Premier masquage pour la grille moteur et les vitres
Peinture de quelques éléments et pose des premiers autocollants
Le masquage est extrêmement important, délicat et fastidieux à réaliser sur cette carrosserie : il faut compter plusieurs heures uniquement pour l'étape de la première photo au cours de laquelle seul l'aileron arrière a déjà été peint en gris métal, puis masqué pour réaliser la peinture de la grille du moteur, des custodes, de la vitre arrière et des contours des vitres avant en noir. La deuxième photo présente la fin de cette première étape de peinture et la pose des lignes d'autocollants qui vont servir à délimiter les deux couleurs suivantes.
Comme évoqué précédemment, cette carrosserie ne respecte pas précisément les côtes de l'original : sur la photo ci-dessus, il a été nécessaire de retailler les bandes rouges et or pour les adapter en longueur ou en largeur. C'est une autre surprise à laquelle Teamneogordini a dû faire face, mais ce ne sera pas la dernière.
Appliquer les autocollants est une opération extrêmement délicate à cause des courbures : l'usage d'un sèche-cheveu est indispensable afin que les autocollants épousent au mieux les formes. Malgré cela, quelques pliures finissent par apparaître après quelques heures : ceci est malheureusement inévitable comme en témoignent toutes les photos de ce modèle que l'on peut trouver sur internet.
Masquage pour appliquer le bleu
Vu de l'intérieur
Détails du masquage : vue de l'intérieur
Une fesse si joliment galbée
L'autre, pour ne pas bouder notre plaisir
Voici le résultat après d'intenses séances de masquage et de peinture : la carrosserie est à présent presque terminée, tout du moins en ce qui concerne l'essentiel de la peinture. Malgré tout le soin apporté au masquage, quelques débordements ont eu lieu (notamment le clignotant sur la première photo) : tout sera corrigé ultérieurement en refaisant la décoration par l'extérieur.
Ce n'est pas terminé... et encore une fois, les dimensions ne sont pas exactement conformes à celles de l'original. Et c'est particulièrement visible avec l'aileron qui ne s'ajuste pas précisément à la carrosserie :
Après atténuation du défaut d'ajustement
Vue d'ensemble
Après des mois d'efforts, voici la carrosserie à la sortie de l'atelier magique de mon ami Teamneogordini :
Entièrement peinte et décorée
De face
Des fesses Porsche, c'est quelque chose !
Un exemple du niveau de détail
Je dois avouer que je n'aurais jamais imaginé que cette carrosserie pouvait être aussi difficile à réaliser : certes, j'avais beaucoup lu à son sujet, mais je pensais pouvoir m'en sortir. Par bonheur, je souhaitais un résultat si parfait que j'ai préféré la confier au talent de Teamneogordini : je pense que c'est la meilleure décision que j'ai prise, même s'il m'a copieusement détesté pour cela . A posteriori, je ne peux que me rendre à l'évidence : je n'aurais jamais été capable de réussir un tel chef d'oeuvre. C'est bien grâce à Teamneogordini, à son talent et à son amitié que j'ai maintenant la chance d'avoir un si beau modèle et je tiens à l'en remercier chaleureusement.
La beauté de cette carrosserie va de paire avec son extrême fragilité : bien que le lexan soit ici plus épais que sur l'original, l'ensemble reste très fragile et cela explique sans aucun doute pourquoi la carrosserie originale de Tamiya est aujourd'hui si rare.
Néanmoins, cette splendide carrosserie mérite autre chose que de décorer une étagère : elle va donc rejoindre son châssis qui est une autre petite merveille, et le tout va enfin pouvoir rouler.
Première sortie avec la Porsche 959
Ce modèle m'a posé un cas de conscience car j'ai pour habitude de considérer que tout modèle radio-commandé doit rouler puisqu'il a été conçu pour cela. Si c'est pour rester en exposition sur une étagère, les maquettes statiques sont bien plus indiquées et offrent à ce titre encore davantage de détails. De plus, si un modèle a été conçu pour une utilisation tout-terrain, il n'est pas logique de le faire rouler sur asphalte : je souhaitais donc initialement que ma Porsche 959 puisse goûter à la terre et au sable puisqu'il s'agit de la réplique du modèle qui a gagné le rallye Paris-Dakar en 1986.
Toutefois, ce modèle est très spécial : le châssis est extrêmement fragile et la carrosserie l'est tout autant. De plus, malgré tout le talent de mon ami Teamneogordini, quelques autocollants présentent de petites pliures : la poussière ne manquera donc pas de s'y infiltrer et d'endommager les fragiles autocollants. C'est la raison pour laquelle je me suis résolu à ne rouler ce modèle que sur piste afin de le préserver. Tamiya avait d'ailleurs prévu cette éventualité en proposant un set de roues slick en option pour ce modèle et j'ai la chance d'en posséder un. En revanche, le diamètre extérieur des roues slick est nettement inférieur à celui de la monte d'origine comme le montrent les photos suivantes :
D'origine avec les pneus rallye
Avec les roues slick option
Avec le jeu de roues 1/10ème d'origine inconnue
C'est la raison pour laquelle j'ai préféré rouler avec un set de roues qui provient d'un modèle à l'échelle 1/10 mais avec un entrainement par hexagone de 10. Elles ne sont pas particulièrement belles et encore moins proches du design d'origine, mais elles permettent de retrouver le même diamètre extérieur des roues qu'avec les pneus rallye originaux.
Au niveau du pilotage, j'ai été très prudent afin de ne pas prendre de risque : l'impression générale est que le moteur RX-540VZ Technigold pousse fort, et que le châssis est aussi vif que précis. Toutefois, l'ensemble donne également la désagréable impression de pouvoir se retourner très facilement étant donnée la voie étroite du châssis (165mm) comparée à sa hauteur (140mm) : je n'ai bien évidemment pas cherché à vérifier si le modèle souffre de ce problème.
Il reste que piloter un tel modèle est un mélange de plaisir et d'inquiétude : pour ne pas risquer de l'abîmer, il faut rester concentré et toujours garder à l'esprit que la moindre faute peut s'avérer fatale. C'est l'impression également partagée par mon ami Teamneogordini lorsque je lui ai confié la radio-commande : après quelques tours de piste, l'effort de concentration prend le pas sur le plaisir de conduire un tel modèle et il est temps d'arrêter. Faire rouler une Porsche 959 avec le soucis de préserver à la fois la mécanique et la carrosserie reste un vrai plaisir et une occasion rare : mais les pilotes ont leurs limites et il est préférable de faire des pauses plutôt que de vouloir vider l'accu en une seule fois.