Remise en route du châssis du Sand Rover
Le Sand Rover est un modèle réputé fragile : il est facile de deviner que la délicate carrosserie est l'élément qui se trouve en première ligne, surtout en considérant que le modèle est principalement destiné aux débutants. Toutefois, même entre les mains de pilotes plus aguerris, la conception de la carrosserie n'autorise pas la moindre marge d'erreur.
Cependant, la carrosserie n'est pas le seul élément sur lequel se fonde la réputation de fragilité du Sand Rover : le châssis partagé avec le Holiday Buggy souffre également de faiblesses rédhibitoires, tout particulièrement le train avant et la transmission.
Vue du dessus
Vue du dessous
Le point faible à l'avant
La transmission
A l'avant, ce sont les ancrages supérieurs des amortisseurs intégrés à la baignoire du châssis qui posent problème : leur faible épaisseur et la qualité du plastique ne leur permettent pas de résister aux contraintes transmises par les ressorts qui font office d'amortisseurs.
A l'arrière, la transmission est entièrement à l'air libre : c'est totalement incompréhensible sur un modèle tout-terrain, et plus encore si l'on considère que le sable d'une plage est le terrain de prédilection de ce modèle. Fort heureusement, Tamiya indique dans la notice de n'utiliser aucune graisse sur la pignonerie afin d'éviter que la graisse ne se transforme en pâte abrasive dès que la poussière s'y colle. Néanmoins, ce n'est pas ce qui peut préserver la transmission d'une usure prématurée. C'est la raison pour laquelle j'ai décidé d'ajouter un cache en lexan trouvé sur internet.
Le cache en lexan
Protection mise en place
Cette solution aussi basique qu'efficace existait déjà dans les années 80 puisqu'on la trouvait au catalogue du distributeur anglais TMS en 1984 :
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Retour à l'avant du châssis : selon la notice, le servo de direction doit être collé sur le fond du châssis. Je déteste cette solution car l'adhésif finit toujours par se décoller, au moins en partie : sur un variateur électronique, c'est déjà potentiellement gênant. Sur un servo de direction, c'est courir le risque de perdre tout contrôle sur le modèle. Bref, une autre solution s'imposait.
Inutile de réinventer la roue, utilisons des solutions existantes :
Deux trous percés dans le châssis
Deux supports de servo : que du classique
Rien de compliqué, mais un montage nettement plus rassurant.
Premières sorties
Bien que les premiers tours de roues aient surtout servi à tester le modèle, ils m'ont permis de me faire une idée assez précise du comportement du Sand Rover. Mais ce fut également l'occasion de prendre quelques photos grâce à mon ami Teamneogordini de RC for Old Nuts.
Comme le prouve la deuxième photo, la protection de la transmission n'était pas encore installée. Rien d'inquiétant puisque le roulage s'est déroulé uniquement dans de l'herbe fraîchement tondue. Sur terre ou sur une plage, on peut aisément imaginer dans quel état seraient les pignons...
Piloter et voir évoluer ce magnifique modèle est un plaisir qui s'accompagne d'une sensation auditive très présente. La transmission "chante" une telle mélopée que le pilote de n'importe quel autre modèle couperait immédiatement les gaz, inquiet de ne pas retrouver une seule dent intacte dans la pignonerie. L'absence de tout carter n'est certainement pas étrangère aux vocalises de la transmission.
Au plan du comportement, malgré le pignon 15T (un 18T peut être installé pour davantage de vitesse de pointe), le modèle reste vif et assez rapide avec le moteur type 380 d'origine. En tout cas, bien assez rapide au regard de la fragilité de l'ensemble. Côté suspension, dire qu'elle brille par son absence serait un mensonge ; comparer sa souplesse à celle d'un tronc d'arbre est en revanche assez réaliste. Pour conclure avec le châssis, l'absence de différentiel rend la direction particulièrement imprécise : en pleine accélération, le Sand Rover tire tout droit alors que les roues sont braquées. OK, j'exagère, mais le pilotage de ce modèle requière de l'anticipation. Beaucoup.
Pour résumer, en termes de pilotage, le châssis est un char à boeufs (mais avec une sono digne des concours de tuning)
Le paragraphe précédent est volontairement rempli de dérision car le plaisir de piloter un Sand Rover n'est absolument pas dans la performance. Piloter un Sand Rover, c'est prendre du plaisir à le voir évoluer. Le comportement du châssis, aussi médiocre soit-il, procure lui aussi du plaisir : à aucun moment le pilote ne peut oublier qu'il roule vintage.
Les photos ne traduisent malheureusement pas l'intense plaisir de faire évoluer ce modèle. Oubliées la vitesse, les belles trajectoires et l'envie de pousser le châssis jusqu'aux limites : le Sand Rover n'a jamais été conçu pour ça. Sa fonction est de procurer du plaisir en offrant la liberté au pilote de ne diriger le modèle que pour prolonger le plaisir de le voir rouler en ne suivant aucune règle ni aucune piste tracée.
En toute simplicité. Le mode de pilotage est en parfaite adéquation avec l'esprit de liberté du modèle à l'échelle 1. Dans ce domaine, le Sand Rover peut être considéré comme un chef d'oeuvre du genre dans la gamme Tamiya.