Madcap
C'est une occasion saisie sur internet à un très bon prix, en assez bon état avec l'équipement électronique et toutes les options : je n'ai pas résisté
Un peu avant cet achat, j'avais récupéré par hasard un stock important de pièces neuves pour ce modèle : ceci me permettait d'acheter un Madcap, même en mauvais état.
Le Madcap est un buggy 2 roues motrices sorti en 1989. Il s'agit d'une version plus abordable de l'Astute (kit 58080) et le Madcap s'est avéré être redoutable sur la piste pour peu qu'il soit équipé des options adéquates (les roulements à billes et des amortisseurs hydrauliques pour remplacer ceux à friction livrés dans le kit). Il utilise d'ailleurs le même différentiel à billes que l'Astute.
Le Madcap était un modèle apprécié à l'époque, bien que l'Astute soit resté le modèle préféré de tous ceux qui souhaitaient un modèle de compétition performant. Quand au Saint Dragon qui utilise exactement le même châssis que le Madcap, il a été boudé en Europe et aux Etats-Unis du fait de son look manga, contrairement au Japon et à l'Asie en général qui connaissaient à l'époque une véritable manga-mania.
La famille du Madcap
Elle est donc réduite à seulement deux modèles identiques en tous points hormis la carrosserie.
58082 Madcap (1989)
58083 Saint Dragon (1990)
Cependant, ces deux modèles sont les versions "économiques" d'une famille importante dans l'histoire de Tamiya, celle de l'Astute :
58080 Astute (1989)
58097 Super Astute (1991)
58081 Nissan King Cab (1989)
58086 Toyota Hilux Monster Racer (1990)
58116 Dyna Storm (1992)
58123 Dyna Blaster (1993)
Pour l’anecdote, on peut noter que le Madcap et le Saint Dragon sont les modèles qui ont inauguré les amortisseurs à friction de couleur rouge ou bleue, ceux-là même que l'on trouve encore sur quelques modèles, notamment dans la gamme XB Pro.
Mon Madcap à son arrivée
Ce que j'ai reçu était censé pouvoir rouler dès réception : ce n'est absolument pas le cas, mais ce n'est pas grave. L'équipement électronique et radio est au complet, et diverses pièces de rechange sont présentes.
Un jeu de pignonerie complet accompagne le modèle ainsi que plusieurs pièces en double (non présentes sur les photos) et deux moteurs dont l'état devra être vérifié. L'état général est bon, malgré un séjour probablement long dans une cave ou un grenier étant donnée la couche de poussière qui recouvre tout. Plusieurs éléments sont grippés, notamment les amortisseurs (probablement non huilés) et plusieurs pièces présentant des fêlures devront être changées. De manière générale, il y a beaucoup de jeu dans l'assemblage, et le châssis devra être entièrement démonté et vérifié car il manque visiblement certaines vis, d'autres ne correspondent pas à ce qu'elles devraient être.
La carrosserie est en bon état hormis quelques trous mal percés. Les autocollants sont appliqués mais elle n'a pas été peinte, de même pour l'aileron qui a davantage souffert. Les pneus arrière semblent en bon état tout comme le train de rechange. Les avant sont en revanche en sale état car ils sont déchirés et devront impérativement être changés.
Comme d'habitude, je vais procéder à un démontage intégral, nettoyage complet, graissage et vérification de l'ensemble. Ensuite, remontage du châssis pour qu'il puisse rouler et je m'attaquerai à la carrosserie.
Le châssis du Madcap
Dans un premier temps, j'ai absolument tout démonté, séparé les pièces en plastique de celles en métal et trié tous les éléments de visserie pour écarter tout ce qui ne pouvait plus servir (rouille, pas de vis endommagés ...).
Ensuite, j'ai plongé toutes les pièces en plastique dans un bain d'eau chaude et je les ai nettoyées une par une avec une brosse à dents et du liquide vaisselle. La visserie et toutes les pièces métalliques ont subi le même traitement mais à base de WD40 pour dégripper ce qui pouvait l'être et enlever quelques points de rouille.
De très nombreuses pièces ont alors révélé des craquelures inquiétantes ainsi que des réparations très sommaires à base de colle. Devant l'étendue des dégâts, j'ai systématiquement remplacé toutes celles qui n'étaient plus en état par des pièces neuves de mon stock. Les autres ont toutes été réutilisées et seront ultérieurement changées s'il y a besoin. Heureusement, la pièce maîtresse du châssis est en parfait état (hormis les rayures d'usage) : c'est la seule que je n'avais pas en stock.
J'en ai également profité pour remplacer la majorité des roulements à billes qui étaient pour la plupart endommagés. Côté visserie, mon stock a permis de remplacer tout ce qui ne pouvait plus être réutilisé.
Les amortisseurs m'ont occupé pendant quelques heures car ils étaient complètement grippés. La recette miracle consiste à les démonter intégralement, changer les joints o-ring, poncer l'axe avec un papier de verre très très fin et passer un chiffon imbibé de WD40 sur la tige. Il reste à remonter le tout et à remettre de l'huile propre. Concernant les réglages, j'ai utilisé une configuration "medium" pour les arrières et la plus souple possible pour les avant. Les premiers essais me diront si c'est le bon choix.
La boite de transmission n'a eu besoin que d'un graissage intégral après avoir été nettoyée car toute la pignonerie est en parfait état. Sa conception est très visiblement faite pour la compétition car il suffit d'enlever les 3 vis du capot de protection principal pour accéder au pignon moteur et à la couronne intermédiaire et modifier ainsi le rapport de transmission. C'est l'affaire de 5 à 10 minutes au grand maximum.
D'ailleurs, le choix de rapports est très étendu : de 7.73 à 12.23 en faisant varier le pignon moteur et les couronnes intermédiaires. J'ai choisi un rapport de 8.09 car j'ai décidé de monter un moteur Sport Tuned. Mon Madcap aura ainsi des performances tout à fait décentes, mais sans pour autant risquer de mettre à mal ses 20 ans d'âge. Sur les deux moteurs reçus avec ce modèle, l'un est directement passé à la poubelle. L'autre est un 10x2 en parfait état, mais j'estime qu'il est beaucoup trop puissant pour l'utilisation que j'en aurai.
L'assemblage de ce modèle est assez long, mais ne pose aucun problème et l'implantation de l'équipement radio se fait également très facilement car la place ne manque pas dans le châssis qui a été conçu aussi bien pour l'utilisation d'un variateur mécanique (et d'un servo supplémentaire) que pour l'utilisation d'un variateur électronique (un TEU-302BK dans mon cas).
La dernière étape était de monter un nouveau train de pneus neufs à l'avant : le caoutchouc est assez dur et le montage dans les jantes n'est pas le plus facile, mais rien de comparable avec l'opération torture du Hornet. A l'arrière, j'ai changé le train qui présentait quelques craquelures pour monter des Oval Blocks (les mêmes que ceux du Fox). A l'avant comme à l'arrière, il est indispensable de coller les pneus.
Voici donc le résultat de cette restauration :
Au cours du montage, plusieurs éléments m'ont fait penser au Sand Viper :
- Les tours d'amortisseurs avant et arrière ainsi que l'implantation des amortisseurs sont très similaires pour ne pas dire identiques
- La fixation de l'aileron sur son attache qui peut servir de cale pour donner une orientation à l'aileron et modifier l'appui aérodynamique
- Les jantes lenticulaires et l'autocollant "speed disc" qui sont exactement les mêmes sur mon Sand Viper, à l'exception des couleurs
Certes, ce sont des détails, et leur importance est toute relative. Mais ils m'ont vraiment semblé évidents pendant le montage, comme si le Madcap était l'ancêtre du Sand Viper.