Le châssis du XR311
C'est la partie qui a nécessité le moins de travail : il ne restait qu'à installer le servo de direction, un récepteur et le variateur électronique. Le plus compliqué étant de bien attacher les câbles pour les ranger correctement. C'était l'idée de départ, la pratique a réservé quelques surprises...
Installer le variateur électronique (TEU-101BK) et le récepteur n'est pas très évident à cause de la forme des logements, mais une cale sous le récepteur et du scotch double-face résolvent tous les problèmes. Rien de très difficile non plus en ce qui concerne les passages de câbles pour peu de prendre en compte que la carrosserie moule étroitement la poutre centrale du châssis.
Le servo de direction se colle très facilement au scotch double face dans un logement qui n'a pas été conçu pour permettre une fixation plus solide. Le principe du sauve-servo n'existait pas encore à l'époque et c'est le décollement du servo entier qui assurait sa protection en cas de choc trop violent. J'ai décidé de renforcer ce système en bourrant une mousse dans le logement du servo pour mieux le caler et ne pas risquer de perdre le contrôle de la direction en roulant.
Le châssis entièrement câblé
Mousse de renfort pour caler le servo de direction
A mesure que le montage progressait, je me suis aperçu d'un problème au niveau de la suspension arrière : le réglage par défaut était beaucoup trop souple. J'ai donc eu le plaisir de découvrir le principe de fonctionnement des fameuses barres de torsion. Bien que la notice soit très explicite, le réglage de dureté est loin d'être aisé pour un humain doté de seulement 2 mains , d'autant que le réglage se doit d'être identique pour les deux roues. Avec du calme et du temps, l'opération est faisable, mais il est préférable de trouver le bon réglage du premier coup. Dans mon cas, j'ai opté pour un réglage d'environ 1/3 de tour.
Les barres de torsion du train arrière
Idée de suspension alternative
Le principe du réglage consiste à caler le bouchon noir (à gauche) dans son logement tout en appliquant la torsion désirée sur la barre elle-même. C'est simple à première vue, la réalisation est plus délicate à mettre en oeuvre. La première photo montre les barres de torsion métalliques du XR311 réédité : le principe est strictement le même sur l'original, mais avec des barres en plastique.
Or ces barres originales ont une sérieuse propension à s'user et la majorité des XR311 de l'époque qui ont pu traverser les décennies souffrent de ce problème. Au hasard de mes recherches, j'ai trouvé la très belle réalisation d'un membre de Tamiyaclub qui a opté pour une solution alternative très esthétique. C'est le principe qui est à retenir car le bleu anodisé est assez choquant pour sur ce modèle.
La carrosserie du XR311
C'est la plus complexe qu'il m'ait été donné de voir en modélisme radio-commandé : il n'agit ni plus ni moins que d'une maquette extrêmement détaillée. Des dizaines d'éléments parfois très fins sont à coller afin de la compléter : autant dire que ce seront les premiers à souffrir des conditions de roulage. Sans même considérer un éventuel choc ou envisager le moindre saut d'obstacle, les vibrations finiront fatalement par avoir raison des points de colle. Des grilles d'aération du compartiment moteur, aux phares en passant par les essuie-glace et les rétroviseurs, la liste des éléments prédisposés à se perdre en cours de route est longue... très longue.
Qui plus est, la mienne a reçu toute l'attention de son précédent propriétaire qui lui a offert une décoration particulièrement soignée et réussie, mais malheureusement inachevée.
Premier élément : le pilote, et première surprise : les bras doivent être collés avec le plus grand soin car les mains doivent tenir le volant. Facile à dire, mais il faut plusieurs essais pour trouver les bons angles. Direction l'atelier peinture pour peindre le treillis, les rangers et le visage du monsieur. Les outils nécessaires sont un pinceau fin, un feutre noir pour les détails, une lame du cutter sur laquelle déposer de la peinture et atteindre certains endroits, et surtout du temps ... beaucoup de temps. Peindre un pilote comme Albert Attaboy sur le Monster Beetle prend une petite heure : j'ai passé 4 heures sur le pilote de ce modèle.
1er essai de peinture du pilote : trop clair
Nouvel essai, plus sombre
Mais le pilote reste le plus simple à faire comparé à la carrosserie en elle-même : j'ai passé des journées entières à faire des essais, coller, parfois décoller pour recoller ensuite avec davantage de précision. Les détails sont si nombreux qu'il est difficile de se rendre compte de la progression heure après heure. Et pourtant, il arrive enfin le moment où toutes les pièces ont été collées et seule la bâche de toit reste à mettre en place : c'est le dernier élément à coller (au double-face sur la partie arrière) car elle condamne ensuite tout accès au cockpit et aux fixations sur le châssis.
Après des heures de travail
Détail de l'habitacle
Détail du compartiment moteur
L'arrière et l'antenne
Le résultat me plaît beaucoup : l'excellent travail de peinture réalisé par l'ancien propriétaire reste l'élément-clé pour la réussite esthétique de l'ensemble. Pour encore davantage de réalisme, j'ai pris le temps de déplacer la sortie de l'antenne sur l'arrière de la carrosserie : c'est nettement moins pratique, mais plus esthétique. Et dans tous les cas, la carrosserie est tellement délicate à mettre en place qu'un passage d'antenne un peu plus acrobatique ne change pas grand'chose .
Il reste une question : l'ancêtre de plus de 30 ans roule-t-il, et si oui, comment ? Et la carrosserie sur laquelle tant d'heures ont été passées va-t-elle tenir le coup ?
Première sortie avec le XR311
Une sortie avec un XR311 ne peut pas s'improviser : bien évidemment, il faut choisir une piste avec soin et tenir compte de la météo, mais il faut surtout bien préparer le modèle à l'avance. En effet, une fois que la carrosserie est en place, il n'y a plus aucun moyen d'accéder à l'électronique ou l'accu. Sur place, il est préférable de n'avoir qu'à mettre l'interrupteur sur "on" car la carrosserie n'est pas facile à mettre en place et sa fragilité fait qu'il n'est pas prudent de trop la manipuler sur le terrain.
Cette première sortie s'est donc déroulée sur un vaste parking en gravillons avec un tracé seulement délimité par des cônes et qui ne comportait pas le moindre obstacle.
J'extrais soigneusement le XR311 de sa caisse de transport dans laquelle il était calé par des mousses, j'allume la radio, je passe l'interrupteur sur "on", vérification que les gaz et la direction fonctionnent correctement et je dépose délicatement le vénérable ancêtre sur le sol...
WOW ! Le comportement est vraiment stupéfiant : relativement rapide, facile à diriger, c'est avant tout le travail de la suspension qui est bluffant. Le principe des barres de torsion procure un réalisme extraordinaire ! Le XR311 est une maquette extrêmement détaillée et réaliste, mais c'est également un modèle radio-commandé qui reproduit fidèlement le comportement d'un véhicule grandeur nature : le travail des suspensions semble... naturel.
J'avoue avoir été très surpris par le comportement du modèle : l'absence de différentiel et ces étranges barres de torsion ne m'inspiraient pas la moindre confiance. Or le résultat est stupéfiant : le XR311 est très agréable et facile à piloter, son comportement est extrêmement réaliste, et je ne regrette pas une seule des longues heures consacrées à finir de le construire et décorer.
Bien entendu, la fragilité du modèle impose d'appréhender le roulage de manière très différente de mes autres modèles : toute notion de performance est à oublier. Il s'agit uniquement du plaisir de faire évoluer un très vieux modèle et de profiter pleinement des sensations qu'il procure.
Pour tout dire, je n'ai même pas vidé le pack d'accus : après 15 à 20 minutes, j'ai jugé plus prudent d'arrêter et de contrôler qu'aucune pièce ne s'était perdue en route. Tout est resté en place, seule la bâche de toit s'est décollée car le scotch double face n'a pas résisté. Et je dois également revoir le principe de fixation de la carrosserie sur l'avant du châssis car les attaches n'ont pas tenu.
Comme le montrent les photos, le terrain est particulièrement poussiéreux ce qui procure encore plus de réalisme, mais qui impose également un sérieux nettoyage
Photo "vintage touch" par mon ami Boo54
La vidéo montée par Teamneogordini