Le légendaire moteur Tamiya Sport Tuned

Au cours des tests de roulage de mon châssis TB-01 avec sa nouvelle carrosserie, le moteur Sport Tuned a rendu l'âme. Ce moteur avait précédemment équipé mon Sand Viper et mon Madbull : je ne peux pas évaluer précisément le nombre de packs d'accus qu'il a encaissé, mais ça se compte en dizaines. En résumé, les performances du moteur se sont soudainement effondrées en dégageant une odeur de brûlé aussi désagréable qu'inquiétante. Diagnostic du médecin : mort clinique.

J'allais mettre le moteur à la poubelle quand une idée m'est venue : serait-il possible de le démonter pour examiner l'intérieur ? Je précise tout de suite que le Sport Tuned n'est pas prévu pour être démonté : l'ouvrir, c'est le condamner. Pas grave dans mon cas puisqu'il est déjà mort.

Donc, démontage en mode barbare : pince, pince coupante et... marteau .

Dans l'ordre de gauche à droite :

• la tête avec les charbons (les 2 petits carrés gris maintenus par des ressorts)
• les aimants qui entourent le rotor
• la cage (également appelée strator)

Comme on peut le voir, le tout est extrêmement sale et même rouillé. Jetons un œil sur le rotor : cette partie du moteur est constituée de l'axe (on voit le méplat pour la vis du pignon moteur à gauche), d'une bague de guidage en bronze (de couleur dorée : remplacée par un roulement à billes sur les moteurs haut de gamme) et le bobinage autour de 3 pôles. Le bobinage est connecté à une partie appelée collecteur sur la droite de la photo :

S'il vous restait le moindre doute, je pense que cette photo l'a fait disparaître : ceci est bien le cadavre d'un moteur mort. Le collecteur (la partie à droite sur laquelle sont soudés les câbles du bobinage) est normalement recouvert intégralement de cuivre, surface contre laquelle les charbons sont en contact. Ici, le cuivre a disparu. Aucune surprise jusqu'à présent, mais ce n'est pas le plus intéressant : le point intéressant, c'est qu'un fil est dessoudé du collecteur et qu'il n'y a plus de fil enroulé autour du pôle en bas de la photo. Normal, j'ai coupé et retiré ce fil .

Cependant, je ne l'ai pas retiré n'importe comment : j'ai soigneusement compté le nombre de fois où le fil faisait le tour du pôle... Et je connais le résultat  : 27 fois. Et comme il n'y a qu'un seul fil par pôle, le moteur Tamiya Sport Tuned est un 27x1. Finie donc la légende à propos d'un Sport Tuned 23T pour l'Europe et 27T pour la zone Asie USA : ce Sport Tuned a été acheté en Europe et c'est définitivement un moteur 27T, mais avec un calage (ou timing), ce qui explique à la fois son sens de rotation et ses performances supérieures à un Mabuchi 540 de base.

En revanche, un fait est avéré : le moteur Sport Tuned actuel possède un axe moins long qu'il ne le fut par le passé. Sur les premiers exemplaires, l'axe était nettement plus long alors qu'il est désormais de la même taille que celui d'un Mabuchi 540 (ou Johnson) de base. Il est donc possible que les premiers moteurs Sport Tuned ait été des 23T avec un bobinage ø 0.8mm alors que les moteurs actuels sont des 27T avec un bobinage ø 0.65mm.

Premières sorties

Le terrain est de la terre dure qui offre assez peu d'adhérence ce qui est un vrai régal pour s'amuser à contrôler la glisse. La première impression est que le rapport de transmission de 7.94 est trop court : ma méthode scientifique de calcul n'était donc pas très fiable. Au niveau du comportement, le châssis est très équilibré et simple à maîtriser. Lors de cette première session, la suspension était un peu trop molle : j'ai donc monté des ressorts plus fermes tout en conservant un réglage souple pour le piston du corps d'amortisseur.

A la deuxième sortie sur le même terrain, j'avais modifié le rapport de transmission en le passant à 7.18 (pignon moteur de 21 dents) : le gain en vitesse de pointe est très net tout en conservant la très forte motricité qui est nécessaire en utilisation rallye du fait de la faible adhérence. J'avais également installé des pare-chocs en mousse à l'avant et à l'arrière pour préserver la carrosserie. Malheureusement, il n'existe rien pour ce châssis : la seule solution est d'adapter des pare-chocs en mousse de TG-10 (référence 53353) et de remplacer les pare-chocs du TB-01 par ceux du TG-10 (référence 50803).

Ce sont les dernières modifications que j'ai apportées à ce modèle qui est né pour le rallye : il est très bien protégé contre toutes les projections liées à ce type d'utilisation et se montre extrêmement fiable. Depuis 2008 et la sortie du kit 58417 sur châssis DF-03Ra, Tamiya a relancé cette discipline en adaptant des triangles courts sur le châssis du Dark Impact. Malheureusement, la version rallye souffre du même problème que la version buggy : la boite de transmission n'est pas étanche et il n'est pas rare de lire les commentaires de fans déçus qui ont abîmé couronnes et pignons. De plus, seuls certains modèles sont livrés avec une coque de protection pour le châssis, bien que cela puisse être facilement réalisable en fixant une carrosserie de Dark Impact sur la baignoire du châssis avant de placer la carrosserie rallye du modèle.

Même s'il commence à devenir rare et que sa conception n'est plus tout à fait à l'ordre du jour, le TB-01 reste à mon avis le meilleur châssis Tamiya pour une utilisation rallye.

Mise à jour avril 2013

C'est donc équipé de sa nouvelle carrosserie que j'ai ressorti mon vaillant TB-01 qui a subi une révision en profondeur pour l'occasion. A ce propos, hormis un roulement à billes qui était grippé dans une fusée, la révision s'est finalement limitée à une grosse séance de nettoyage et au changement du moteur pour un Sport Tuned. Ensuite, direction la nouvelle piste :

Aux commandes, le plaisir de piloter le châssis TB-01 est toujours intact et relativement simple à appréhender grâce à la transmission intégrale. Visuellement, la carrosserie de la Citroën DS3 WRC apporte un plus indéniable au réalisme.