La première plateforme

Il s'agit de celle utilisée par le tout premier modèle radio-commandé de Tamiya en 1976. C'est l'ancêtre de tous les véhicules de ce fabricant, celui par qui tout a commencé : le 1er kit, la fameuse Porsche 934 Turbo RSR qui portait initialement la référence RA-1201 (voir l'histoire de la numérotation des modèles Tamiya).

 

58001 Porsche 934 Turbo RSR (1976)

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR

Le châssis de la Porsche 934 Turbo RSR

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR Chassis

La carrosserie et le châssis

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR

La transmission et le variateur mécanique

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR Gearbox and Speed Controller

La boite de la Porsche 934 Turbo RSR

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR Boxart

Le dessin technique du châssis

Tamiya RA-1201 Porsche 934 Turbo RSR Chassis blueprint

 

A la fin de l'année 1977, Tamiya a sorti une édition limitée de couleur noire pour fêter les 100.000 exemplaires produits (!). Bien évidemment, ces modèles sont très rares, plus encore que l'originale, et atteignent des tarifs inversement proportionnels à leur disponibilité sur le marché. Une nouvelle édition limitée a eu lieu en décembre 2006 pour marquer les 30 ans du modèle, cette fois sur châssis TA-05 spécialement adapté pour l'occasion.

Un seul autre modèle est basé sur le même châssis car Tamiya apportera rapidement une évolution sur les modèles suivants. A noter qu'il s'agit à nouveau d'un modèle Porsche, et que deux évolutions mineures sont intervenues :

  • le variateur mécanique a été remplacé par un modèle un peu plus performant
  • le moteur Mabuchi RS-360 a été remplacé par un Mabuchi RS-380 qui est un peu plus long et surtout un peu plus puissant

 

58002 Martini Porsche 935 Turbo (1977)

Tamiya RA-1202 Martini Porsche 935 Turbo

La carrosserie et le châssis

Tamiya RA-1202 Martini Porsche 935 Turbo Chassis

La carrosserie partiellement assemblée

Tamiya RA-1202 Martini Porsche 935 Turbo partially assembled bodyshell

Le châssis nu

Tamiya RA-1202 Martini Porsche 935 Turbo Chassis

Le châssis complet

Tamiya RA-1202 Martini Porsche 935 Turbo Complete chassis

 

Pour ses premiers modèles radio-commandés, Tamiya s'est appuyé sur son savoir-faire en modélisme statique ce qui explique pourquoi les carrosseries sont à l'échelle 1/12e et aussi détaillées. Les détails sont si poussés que les carrosseries requièrent un véritable talent de modéliste car de très nombreuses pièces doivent être collées pour les assembler.
Au niveau du châssis, l'énergie est fournie par des piles sèches (des piles NiCad rechargeables sont possibles), la suspension n'existe que par les déformations que le châssis peut subir, mais l'ensemble dispose déjà d'un différentiel.

Véritablement, ces deux premiers modèles sont des maquettes roulantes dont la vitesse d'évolution est très modeste. Cependant, Tamiya s'est très vite rendu compte que les courses de véhicules radio-commandés suscitaient beaucoup d'intérêt...

C'est pourquoi Tamiya effectuera une mise à jour de ce premier châssis dès 1978 et proposera des déclinaisons "Competition Special" destinées à la course. Surtout, n'imaginez pas que les fans de l'époque avaient le moindre scrupule à piloter ces modèles dans des courses effrénées : à l'époque, tout ce qui pouvait rouler était aligné sur une grille de départ. Et plus ça allait vite, mieux c'était, peu importe la carrosserie.

 

58005 Lamborghini Countach LP500S (1978)

Tamiya RA-1205 Lamborghini Countach LP500S

58008 Lamborghini Countach LP500S (Competition Special) (1978)

Tamiya RA-1208 Lamborghini Countach LP500S (Competition Special)

58009 Toyota Celica LB Turbo Gr.5 (Competition Special) (1978)

Tamiya RA-1209 Toyota Celica LB Turbo Gr.5 (Competition Special)

Lamborghini Countach LP500S

Tamiya RA-1205 Lamborghini Countach LP500S

Lamborghini Countach LP500S (CS)

Tamiya RA-1208 Lamborghini Countach LP500S (Competition Special)

Toyota Celica LB Turbo Gr.5 (CS)

Tamiya RA-1209 Toyota Celica LB Turbo Gr.5 (Competition Special)

 

La mise à jour du châssis se situe tout d'abord au niveau de la transmission et du positionnement du moteur le plus à l'arrière possible du châssis pour améliorer la motricité. De manière générale, le châssis a été renforcé et révisé de manière à accueillir le pack d'accus en remplacement du porte-piles, bien qu'il soit optionnel sur les versions non CS. La direction a également été modifiée pour améliorer le comportement du train avant.

Tamiya introduit de plus la variante CS Competition Special qui consiste à livrer un châssis "optionné" :

  • le moteur Mabuchi RS380 est remplacé par un Mabuchi RS-540 beaucoup plus puissant
  • le support moteur est différent, déplaçant le moteur plus à l'intérieur du châssis
  • les pneus avant en mousse présentent 2 duretés différentes (dure au milieu, tendre sur les extérieurs)
  • les pneus arrière sont en mousse et plus larges
  • le châssis est plus rigide
  • abandon des piles sèches ou rechargeables au profit d'un accu Ni-Cad 6v

 

La Lamborghini Countach LP500S et sa version Competition Special

Tamiya RA-1205 Countach LP500S vs RA-1208 Countach LP500S CS

Châssis Competition Special et version de base

Tamiya RA-1205 Countach LP500S vs RA-1208 Countach LP500S CS

 

Malgré ces aménagements "compétition", les versions CS restent très légères et sont pratiquement incontrôlables à cause du surcroît de puissance du moteur et des limites générales du châssis au niveau de la motricité et de la direction.

 

Conclusion sur la première plateforme

Stratégiquement, cette première plateforme est bien évidemment incontournable puisqu'elle permet à Tamiya de s'ouvrir un tout nouveau marché. Le risque était relativement important pour le fabricant puisque le monde du radio-modélisme à la fin des années 70 était encore peu développé, que ce soit en terme de marché ou au niveau technologique.

Les accus de propulsion en étaient encore à leurs balbutiements au point que les tous premiers modèles pouvaient recevoir de simples piles sèches. Quant à l'équipement radio, bien que relativement sommaire, c'était probablement l'élément le plus fonctionnel de l'ensemble.

Le premier coup de maître de Tamiya est réalisé sur les moteurs : il s'agit en effet d'éléments particulièrement fiables et robustes déjà très largement éprouvés par Mabuchi depuis des années pour motoriser les imprimantes matricielles de l'époque. Ce choix judicieux évite à Tamiya de prendre un gros risque industriel en se lançant dans une telle production alors que le marché du radio-modélisme n'en est qu'à ses prémices. Le partenariat avec Mabuchi est toujours d'actualité plus de 30 ans plus tard, même si Tamiya s'est depuis ouvert une deuxième source d'approvisionnement auprès de Johnson Electric pour les moteurs standards.

Le second coup de maître de Tamiya est d'avoir su miser sur son savoir-faire en modélisme statique : le très haut niveau de détails de ses carrosseries va, de fait, devenir naturellement la référence du nouveau marché. Coup double pour le fabricant car le risque industriel encouru en abordant un marché embryonnaire est minimisé par l'utilisation des carrosseries de modèles statiques existants : coût de développement nul et augmentation des volumes de production sont au rendez-vous. Tamiya a également appliqué son savoir-faire en matière de notices de montage pour ce nouveau marché, et reste encore aujourd'hui l'une des références en la matière.

Cette stratégie d'approche développée pour aborder un marché encore anecdotique à la fin des années 70, va s'avérer un succès considérable marqué par les 100.000 exemplaires du premier modèle vendus en 1 an. Progressivement, Tamiya va développer une stratégie propre à ce nouveau marché, les carrosseries à l'échelle 1/10 en étant les preuves les plus évidentes.

Avant de refermer cette page, je vous propose la vidéo d'un moment devenu rare du fait de l'ancienneté des modèles : la Porsche 934 Turbo RSR de mon ami Laurent de Tamiya and More et ma Martini Porsche 936 Turbo qui roulent ensemble sur la piste du club.

 

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