La carrosserie Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977 sur le châssis M-04 court

L'essentiel a déjà été fait sur le châssis, mais il reste l'électronique à implanter. Ah oui, il faut également penser à fixer la carrosserie...

Avant de jouer à réduire l'empattement du châssis, j'avais comme d'habitude procédé à ma petite inspection d'usage pour vérifier que le montage avait été correctement réalisé par l'ancien propriétaire. Aucun problème à signaler, hormis l'habituelle absence de roulements à billes. Une commande plus tard, le set de roulements M-04 arrivait à la maison (contenu : 12x1150 + 2x850). Aucun problème pour l'installation, il suffit de suivre le manuel du châssis (voire de s'en passer pour ceux d'entre vous qui ont un peu l'habitude des M-chassis).

Au rang des indispensables options, les amortisseurs hydrauliques pour remplacer les modèles à friction d'origine. Un point important à souligner : alors que les classiques 50519 Tamiya sont recommandés dans la notice et qu'ils conviennent parfaitement en temps normal, ils poseront un sérieux problème dans le cadre de ce projet. J'avais souligné l'attention particulière requise par le capot très plongeant de la Lancia Stratos (ce qui a conduit à adapter les conseils de Tim K de RC-Mini) : ce n'est pas encore suffisant pour plaquer la carrosserie sur le train avant.

Comme le montrent les photos officielles du modèle, les roues avant doivent être au plus près des passages de roues de la carrosserie. Avec les amortisseurs 50519, c'est impossible, sauf à insérer tellement de cales sur la tige à l'intérieur du corps d'amortisseur qu'il ne sert pratiquement plus à rien. La solution est d'utiliser les amortisseurs spéciaux M-chassis référence 50746 qui sont plus courts. A l'avant, il ne faudra insérer qu'une seule cale de pré-tension du ressort (la plus fine possible) de manière à "perdre" environ 3mm de débattement. A l'arrière, les cales seront en revanche obligatoires pour ne pas limer le fond du châssis sur la piste.

Le choix des ressorts participera également à l'équilibre du châssis : les meilleurs réglages sont d'utiliser des ressorts moyennement fermes devant (jaunes ici) et souples derrière (rouges). L'essentiel du poids étant concentré sur l'arrière du châssis, la garde au sol ne devrait poser aucun problème tout en permettant un ajustement très fin de la hauteur de carrosserie.

 

Le train avant

Tamiya M-04S

Le train arrière

Tamiya M-04S

 

OK, on rase le bitume laughing. Mais pas d'inquiétude : en conditions normales d'utilisation, l'amortisseur d'un M chassis travaille en gros sur 3 ou 4mm. Il y a donc largement de quoi faire, mais il est certain que le moindre caillou sur la piste ne laissera pas insensible le dessous du châssis laughing.

Il est temps à présent de positionner la carrosserie sur le châssis. C'est une opération très délicate car l'ajustement doit être extrêmement précis : si vous remontez au début de l'article, vous pourrez constater qu'il y a très peu d'espace entre les pneus et les passages de roues. Le problème est aggravé par la position des roues tout au bord de la carrosserie, et à l'avant, il faut tenir compte à la fois du travail de la suspension et du braquage des roues.

La première étape est de trouver comment fixer la carrosserie sur l'avant du châssis car le capot très plongeant de la Stratos limite les possibilités. Malgré cette contrainte, il reste possible d'utiliser les supports d'origine sur les ancrages du châssis M-04 ; c'est ici que les 6mm d'empattement gagnés sur l'arrière du châssis au lieu de l'avant s'avèrent particulièrement utiles. Combinés aux 2mm gagnés sur la garde au sol grâce à l'absence d'une cale de pré-tension, la carrosserie peut être positionnée correctement.

A l'arrière, il est également possible d'utiliser les supports standards sur les ancrages du châssis, mais à la condition de les inverser. C'est à dire d'inverser les supports droit et gauche de manière à ce qu'ils pointent vers l'avant du châssis et non vers l'arrière comme indiqué dans la notice. Pour ma part, les supports arrière étaient manquants à la réception de mon châssis : j'ai dû trouver une solution avec des éléments que j'avais en stock et mon choix s'est porté sur des supports arrière de TL-01B (également présents sur le Blackfoot Xtreme) qui ont nécessité un peu de retaillage.

 

Les plots de carrosserie à l'avant

Tamiya M-04S

et à l'arrière

Tamiya M-04S

 

Il ne reste qu'à percer la carrosserie : rien de bien sorcier hormis qu'il est très difficile de repérer les bons emplacements une fois que la carrosserie est déjà peinte. Je vous recommande donc de les marquer au feutre sur l'extérieur de la carrosserie (sur le film protecteur) avant la mise en peinture. Si vous vous demandez pourquoi je n'ai pas suivi ce conseil élémentaire, c'est simplement parce que j'envisageais d'utiliser des Stealth Mounts de ABC Hobby, comme sur ma Toyota Celica LB Turbo Gr.5. Malheureusement, la carrosserie de la Lancia Stratos exige un ajustement extrêmement précis sur le châssis, et surtout, de ne plus bouger une fois en place. Or les supports du système de fixation Stealth Mounts sont montés sur rotules et laissent trop de jeu à la carrosserie pour être utilisables dans le cadre de ce projet. 

Nous arrivons à la fin des travaux sur le châssis, mais nous devons à présent faire face à un petit inconvénient du M-04 : la trappe d'accu est fermée d'un côté. Le problème est que les accus modernes sont un petit peu plus longs que ceux qui existaient à la fin des années 90 : on ne parle ici que d'environ 5mm, mais c'est suffisant pour forcer sur la pièce qui ferme la trappe. Une solution est d'insérer des cales entre le châssis et la partie supérieure de la trappe comme je l'ai déjà fait sur mon châssis TL-01. Mais le problème avec le M-04, c'est que le logement de l'accu est déjà décalé du côté du châssis sur lequel cette extension est réalisable. L'autre côté étant moulé au châssis, impossible de ré-équilibrer la position de l'accu dont les câbles déforment la carrosserie. La solution est donc d'inverser le sens d'insertion de l'accu dans son logement et de découper la partie moulée pour laisser la prise en sortir. 

 

Logement d'accu agrandi sur le châssis TL-01

Tamiya TL-01 Battery door

Modification sur le châssis M-04

Tamiya M-04S

Position de l'accu sans modification

Tamiya M-04S

Après modification de la trappe et inversion de l'accu

Tamiya M-04S

 

Sur la première photo, les câbles de l'accu provoquent une déformation de la carrosserie alors que le problème est résolu après modification de la trappe sur la deuxième photo. L'effet rend assez mal en photo, mais la déformation est bien visible car les câbles et la pièce de fermeture de la trappe d'accu écartent la carrosserie.

Ca y est, le châssis est terminé et la carrosserie est en place. Un dernier mot concernant l'électronique : rien d'extraordinaire, je garde le moteur 540 de boite ainsi qu'un variateur TEU-101BK. J'ai choisi d'utiliser le pignon moteur de 19 dents, mais selon le comportement du châssis, il est possible que je le change par un 21T pour gagner en vitesse de pointe.

 

Première sortie

Avant de vous parler du comportement du modèle lors du premier run de test sur la piste habituelle, voici enfin des photos de cette fameuse Lancia Stratos que vous n'avez pas encore eu l'occasion de voir une fois terminée.

 

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

 

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais la ligne de cette voiture me donne des frissons. La carrosserie et les roues HPI offrent une esthétique très particulière à ce modèle malgré le côté "civil" ou "tarmac" de cette version comparée aux versions "terre", "Safari" ou "glace" que l'on peut voir sur internet.

La voiture est belle en statique, mais ça donne quoi en roulant ? Il y a deux points essentiels à ne surtout pas oublier dès qu'on met les gaz : sous la robe il y a un M-chassis et c'est un châssis propulsion. Vous pensez peut être que je radote en rappelant ces deux caractéristiques, mais il est crucial de bien les avoir en tête dès qu'on touche à la télécommande. Car le châssis M-04 est vif, très vif, et plus rapide qu'on ne pourrait le supposer : le M-04 a beau être le frère du M-03 de ma Suzuki Swift, la première accélération et le premier enchaînement de virages sont surprenants.

 

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

Tamiya M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

 

En ce qui concerne la vitesse et la vivacité du châssis, je ne peux que vous renvoyer à l'article sur ma Suzuki Swift : les gènes sont les mêmes, le plaisir et l'intérêt du pilotage sont tout aussi enthousiasmants. En revanche, la grande différence vient du mode de propulsion : particulièrement stable en pleine accélération dès que les roues sont droites, le châssis devient extrêmement joueur en courbe. De manière logique avec un châssis propulsion, le train avant est sous-vireur et il est donc impératif de freiner avant l'entrée en courbe lorsque les roues sont encore droites. Cependant, le freinage doit être savamment dosé pour ne pas bloquer les roues sous peine d'attaquer le virage avec une trajectoire insolite, la plus probable étant une variante plus ou moins aboutie de la marche arrière . La sortie de courbe est également un moment délicat à passer quand on est aux commandes d'un châssis propulsion : l'accélération doit être très progressive et le plus gros de la puissance est à passer lorsque les roues sont droites. Tout excès d'enthousiasme sur la gâchette des gaz se traduira immanquablement par une figure stylistique souvent appelée "donut" qui sollicitera les zygomatiques du pilote et des spectateurs, à défaut de faire rigoler le chronomètre.

Côté réglages, le pignon moteur 19T offre un peu trop de puissance au démarrage et dans les relances en sortie de virage : il est préférable d'installer un 21T pour rendre le châssis moins nerveux. Côté pneus, la monte HPI pose un grave problème de stabilité car l'adhérence est trop importante : esthétiquement, l'effet est indéniable, mais en pilotage, le train avant accroche beaucoup trop. A l'inverse du châssis M-03, il faut ici des pneus à forte adhérence sur le train arrière et des pneus à plus faible adhérence à l'avant.

En conclusion, cette Lancia Stratos est un vrai régal a voir évoluer sur la piste. Je renouvelle mon constat à propos de la carrosserie : indéniablement, HPI a su atteindre un niveau de qualité et de réalisme tout à fait comparable aux productions de Tamiya. En ce qui concerne le châssis M-04, j'avoue avoir été surpris : je considérais jusqu'à présent le châssis M-03 comme l'un des plus aboutis en matière de plaisir de pilotage, mais le M-04 n'a rien à lui envier. En revanche, je pense qu'il est préférable d'acquérir une bonne expérience avec le M-03 avant d'affronter les facéties du pilotage de ce châssis propulsion.

 

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