M-04 Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

J'avais l'idée de ce projet depuis un bon moment, mais je ne me décidais pas à le concrétiser. A vrai dire, l'idée remonte au jour où j'ai découvert que HPI avait sorti une réplique absolument magnifique d'une légende des rallyes : la Lancia Stratos HF. Toutefois, cette carrosserie est prévue pour le châssis Cup Racer du fabricant, c'est à dire un châssis type M-chassis mais en 4 roues motrices. Je n'aime pas ce châssis que mon ami J-F m'avait fait découvrir, et je n'aimais pas l'idée de transgresser le mode propulsion originel de cette légende des rallyes.

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour démarrer un nouveau projet atypique laughing.

 

La carrosserie de la légendaire Lancia Stratos HF

Même si la question du châssis n'est pas réglée, je ne résiste pas au plaisir de vous parler de la carrosserie qui fait l'objet de ce projet. Pour la gamme True Ten, HPI produit des carrosseries d'excellente qualité, très bien détaillées et, pour être parfaitement honnête, d'un niveau tout à fait comparable à celles de Tamiya. C'était déjà le cas de la carrosserie de la Suzuki Escudo Pikes Peak montée sur mon châssis TA-04 TRF. C'est à nouveau le cas avec cette Lancia Stratos HF dans sa version victorieuse au Rallye Monte-Carlo 1977 pilotée par Sandro Munari.

 

HPI Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977 Bodyshell

HPI Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977 Bodyshell

HPI Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977 Bodyshell

HPI Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977 Bodyshell

 Photos © HPI 

 

Et maintenant en comparaison avec des photos d'époque du modèle :

 

Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

Lancia Stratos HF Rallye Monte-Carlo 1977

 

Plusieurs éléments diffèrent, au premier rang desquels le plus évident est l'absence de la rampe de projecteurs sur la version HPI. L'autre principale différence concerne les roues : hormis la largeur des pneus avant et arrière qu'il est difficile de reproduire en RC, les jantes sont différentes. Difficile de trouver ces jantes en étoile dans le format M-chassis, sans compter que les avant nécessitent un déport de +3mm et les arrière de +6mm pour coller au plus près de la carrosserie. Tamiya précisant très rarement le déport de ses jantes, j'ai préféré puiser dans la gamme HPI pour retrouver celles des photos officielles. Il s'agit des références 3935 pour l'avant (déport +3mm) et 3940 pour l'arrière (déport +6mm), ainsi que le précise HPI dans ses présentations de la carrosserie : en revanche, elles n'existent qu'en noir ou blanc et devront donc être peintes (j'ai indiqué les références en blanc car plus faciles à peindre).

Il s'agit donc d'une version "street" de la Lancia Stratos HF qui a remporté le Rallye Monte-Carlo en 1977. Un dernier point diffère du modèle original : les bas de caisse le long des portières. Sur la voiture, ils sont courbés pour rejoindre le châssis alors qu'ils sont droits sur la réplique en lexan. Malheureusement, ceci est dû aux techniques de moulage et jusqu'à présent, seul Tamiya était parvenu à reproduire cet effet sur la carrosserie de la Porsche 959, au prix d'une fragilité légendaire. Entre une carrosserie en dentelle et un détail cosmétique qui ne gâche en rien la beauté finale du modèle, le choix est vite fait.

Maintenant que les présentations sont faites, il est temps de revenir à la question du châssis qui va recevoir la carrosserie de cette mythique reine des rallyes des années 70. Car le titre annonce un châssis M-04 alors que la carrosserie fait 210mm d'empattement.

 

Le choix du châssis

Indéniablement, il aurait été beaucoup plus simple d'utiliser le châssis HPI Cup Racer pour lequel cette carrosserie est prévue, quitte à étudier comment le transformer en propulsion. Certes. Oui mais non. J'ai préféré trouver une solution qui me convenait davantage.

Puisque la carrosserie est au format M-chassis avec un empattement de 210mm, j'ai donc étudié les différents candidats possibles dans la gamme Tamiya :

 

Châssis M-02

Tamiya M-02 Chassis

Châssis M-04

Tamiya M-04 Chassis

Châssis M-06

Tamiya M-06 Chassis

Châssis TA-05 M-Four

Tamiya TA05-M-Four Chassis

 Photos © Tamiya 

 

Prenons-les dans l'ordre :

  • M-02 : déjà utilisé sur ma Toyota Celica LB Turbo Gr.5. Châssis très sympathique, mais je souhaitais quelque chose de différent, sans présager du problème que le renvoi de direction pourrait poser à cause du capot avant très plongeant sur la Lancia Stratos.
  • M-04 : pourrait être le candidat idéal si ce châssis existait en empattement court. Or seules les versions M (225m) et L (239mm) ont été produites par Tamiya.
  • M-06 : a priori, la carrosserie peut s'adapter sur ce châssis, notamment à l'avant. En revanche, le moteur en porte-à-faux arrière exige un gros découpage sur l'arrière de la carrosserie. Envisageable mais pas idéal à mon avis.
  • TA-05 M-Four : c'est un châssis 4 roues motrices et la tour d'amortisseurs avant semble trop haute pour placer correctement la carrosserie.

J'ai éliminé d'office les M-06 et TA-05 M-Four car les concessions qu'ils imposent ne me plaisent pas. Restent donc les M-02 et M-04 qui ont d'autres inconvénients : j'ai déjà le premier sous la carrosserie de ma Toyota Celica LB Turbo Gr.5. Quant au second, il n'existe pas avec un empattement de 210mm : c'est gênant laughing. Puisque je ne peux pas alonger l'empattement de la carrosserie, serait-il possible de réduire l'empattement du châssis M-04 même si Tamiya ne l'a jamais fait ?

 

Le châssis M-04 dans la gamme Tamiya

Ce châssis est apparu en 1999 avec le kit 58236 Honda S2000 : il n'aura toutefois été décliné que sur 5 modèles en tout jusqu'en 2007. 

 

58236
Honda S2000
(M-04L)

Tamiya 58236 Honda S2000

58240
BMW "M" Roadster
(M-04L)

Tamiya 58240 BMW M Roadster

58307
Alfa Romeo Giulia Sprint
(M-04M)

Tamiya 58307 Alfa Romeo Giulia Sprint

58325
Eunos Roadster
(M-04M)

Tamiya 58325 Eunos Roadster

58383
Volkswagen Beetle
(M-04L)

Tamiya 58383 Volkswagen Beetle

 

Difficile d'expliquer les raisons d'une gamme aussi courte qui est probablement en rapport avec des volumes de vente sans comparaison avec son cousin le M-03. Mais on peut avancer les hypothèses suivantes :

  • la propulsion est un mode de transmission plus délicat à maîtriser que la traction pour un pilote, notamment pour un débutant.
  • l'empattement et les carrosseries disponibles : initialement proposé uniquement en version longue, puis en version M, la version à empattement court n'a jamais vu le jour. Le réglage de l'empattement se fait par une cale qui s'insère sur le châssis pour passer de l'empattement "medium" à l'empattement long, mais il n'est pas possible d'obtenir l'empattement court de 210mm si caractéristique du M-chassis.
  • les ratios de transmission sont totalement différents de ceux du M-03 : dès lors, impossible de faire rouler les M-03 et M-04 ensemble à armes égales. De toute manière, le pilotage est très différent de l'un à l'autre et ne permet pas aux pilotes de rivaliser sur la même base. 

De toutes ces raisons, la principale qui explique le peu de succès de ce châssis M propulsion doit être le mode de pilotage plus pointu que son équivalent traction. Paradoxalement, c'est tout le contraire de ce qui s'était produit avec la première génération de M-chassis puisque le M-02 avait été davantage décliné par Tamiya que le M-01. Mais il est également vrai que cette précédente génération présentait la caractéristique de pouvoir facilement passer du mode propulsion au mode traction en inversant les cellules avant et arrière...

 

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